Le constat est clairement réjouissant. Une enquête de juin 2021 menée en partenariat avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) révèle que plus de 80% des Français sont conscients que le changement climatique est un problème grave et que le pays doit mener des politiques ad hoc, précise Le Monde dans un article publié le 16 juillet. Dans l’Hexagone, la plupart des citoyens “considère comme très probable qu’il y ait davantage de canicules et de sécheresses, une hausse des flux migratoires, ou une hausse du niveau de la mer”, note l’étude, citée par le quotidien.
En outre, la population française est globalement consciente de ce qui l’attend, bien que la moitié pense que le changement du climat ne les affectera pas de plein fouet. Et en France, comme dans les autres pays, “il y a en fait très peu de gens qui sont climatosceptiques”, explique à France Inter Stefanie Stantcheva, enseignante à Harvard, et co-autrice d’une note du Conseil d’analyse économique (CAE) intitulée “Les Français et les politiques climatiques”. Mais “les pays qui sont plus vulnérables face au changement climatique – des pays à bas revenus – ont tendance à être encore plus conscients du problème”, ajoute-t-elle.
“Sacrifices”
Un panel de plus de 2000 personnes représentatives de la population française a été questionné. Résultat : l’étude montre que les Français sont favorables aux politiques publiques d’infrastructures pour lutter contre le changement climatique. En revanche, ils sont plus modérés quant à la modification des comportements, écrit Le Monde. La moitié des personnes interrogées est pour la réduction des voyages en avion ou l’achat d’une voiture même polluante. Mais une grande partie est contre l’idée de rouler moins, de réduire le chauffage l’hiver ou de consommer moins de viande de bœuf, rapporte le quotidien.
Le soutien ou pas à une mesure dépend de trois critères, note le rapport, cité par France Inter : “L’effectivité des réductions d’émissions, les effets distributifs [que les taxes aient un impact positif pour les ménages les plus pauvres] et les effets sur son [propre] ménage”. Pour Antoine Fabre, maître de conférences à l’École polytechnique fédérale de Zurich et co-auteur de ladite note, interrogé par France Inter, les Français ne soutiennent pas une mesure “soit parce qu’ils ont le sentiment que ça ne va pas être efficace pour lutter contre le changement climatique (…), soit [parce que] les gens n’ont pas envie de faire des sacrifices eux-mêmes si les plus riches s’en sortent en maintenant leur mode de vie.”