Le conclave pour élire le pape qui va succéder à François s’ouvre mercredi 7 mai. Il doit être désigné par au moins deux tiers des 133 cardinaux électeurs. Parmi eux, 108 cardinaux ont été nommés par François, ce qui signifie que le futur pape pourrait s’inscrire dans la continuité de son action, bien que cela ne soit pas garanti. Une dizaine de cardinaux figure en bonne position pour prendre la suite de François et devenir le 267e pape. Sur son site, l’Église catholique explique que, parmi les 135 cardinaux électeurs, 53 viennent d’Europe, 23 d’Asie, 17 d’Amérique méridionale, 18 d’Afrique, 16 d’Amérique du Nord, 4 d’Amérique centrale et 4 d’Océanie.

Quatre cardinaux italiens figurent parmi les favoris. Pietro Parolin, 70 ans et numéro 2 du Vatican, est un diplomate reconnu. Cet ancien bras droit du pape connaît de nombreux dirigeants politiques et est l’un des deux grands favoris, indique franceinfo. Pierbattista Pizzaballa, un Italien de 60 ans, est un autre papabile. Connaisseur du Proche-Orient, il est le premier patriarche de Jérusalem. Après la guerre entre le Hamas et Israël, ses appels à la paix l’ont fait connaître dans le monde. Matteo Maria Zuppi, 69 ans, est présenté comme un archevêque progressiste. Diplomate, il a effectué en plus de 30 ans des missions de médiation politique à l’étranger, notamment au Mozambique ou en Ukraine. Il a appelé à aider les migrants et les personnes sans-abri et défend aussi l’intégration des fidèles homosexuels au sein de l’Église. Claudio Gugerotti est un Italien de 69 ans, diplomate et expert du monde slave, il a été ambassadeur du Saint-Siège dans plusieurs pays de l’Est. Il a été consulté par le pape sur la guerre entre l’Ukraine et la Russie.

Un futur pape européen ?

Avant le conclave, le nom de Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, a aussi circulé pour devenir le futur pape. À 66 ans, cette figure emblématique de la cité phocéenne est un ambassadeur du dialogue interreligieux et prend la défense des migrants. Il est le seul cardinal français à être cité pour devenir le futur souverain pontife. Autre Européen, le Suédois, Anders Arborelius, âgé de 75 ans. Il s’est converti dans un pays à majorité protestante. Il est le premier évêque catholique suédois et est devenu cardinal en 2017, il défend notamment l’accueil des migrants en Europe. Mario Grech, un Maltais de 68 ans, a participé au synode de l’avenir de l’Église, qui avait délibéré sur la place des femmes ou encore celle des divorcés remariés. Peter Erdö, un Hongrois de 72 ans est apprécié pour son expertise théologique. Il est un défenseur du dialogue avec les chrétiens orthodoxes, mais aussi la communauté juive. Il partage des vues conservatrices sur les divorcés remariés ou encore les couples homosexuels. Willem Eijk, 71 ans, Néerlandais, est présenté par La Dépêche comme un traditionnaliste conservateur. Il s’est opposé aux propositions d’ouverture du pontificat de François, notamment sur la morale sexuelle. Dernier européen en lice, le Luxembourgeois Jean-Claude Hollerich est un progressiste qui incarne une Église universelle et dialoguante.

Un conclave plein de surprises

Des cardinaux qui ne sont pas européens figurent aussi parmi les favoris. Luis Antonio Tagle, un Philippin de 67 ans est une figure modérée qui a critiqué l’Église pour son inaction dans les affaires de pédocriminalité. Dans la lignée du pape François, il défend les pauvres, les migrants et les personnes marginalisées. Peter Turkson, un Ghanéen de 76 ans, a longtemps été présenté parmi les favoris pour devenir le premier pape noir. Considéré comme l’un des cardinaux africains les plus influents, il a participé plusieurs fois au Forum économique mondial de Davos pour alerter sur les dérives de l’économie libérale. Robert Sarah, un Guinéen de 79 ans, est le favori des traditionalistes. Il partage des positions très conservatrices sur l’immigration et l’homosexualité. Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, âgé de 65 ans, est présenté comme un progressiste social, mais un conservateur moral. Figurer parmi les cardinaux favoris ne garantit pas d’être élu. Un outsider pourrait être choisi durant ce conclave et provoquer la surprise, à l’image des dernières élections de pape : celle de Jean-Paul II en 1978, Benoît XVI en 2005 ou François en 2013.