Il y a cinq ans, la France se réveillait dans un pays confiné. La veille, le président de la République Emmanuel Macron tenait l’un des discours les plus marquants de sa mandature à l’Élysée et prononçait les mots suivants : « Nous sommes en guerre ». Un discours lors duquel le chef de l’État annonçait l’avenir des Français pour les semaines à venir. Dès lors, les déplacements allaient être limités et contrôlés par des attestations papier, le télétravail était en passe de devenir une nouvelle norme pour des millions de salariés, les établissements scolaires s’apprêtaient à fermer et les hôpitaux continuaient d’accueillir de plus en plus de victimes du Coronavirus.

Au départ, cette période morose, enfermée chez soi, à attendre que les restrictions sanitaires soient levées ne devait durer que deux semaines. Finalement, le premier confinement aura duré 1 mois et 25 jours du 17 mars au 11 mai 2020. Durant un peu moins de deux mois, les Français ont été contraints de changer leurs habitudes et d’apprendre à vivre en restant le plus possible chez soi, tout en se protégeant face au virus. Retour sur certains moments clés de la vie pendant le confinement et ce qu’il en reste aujourd’hui.

École et travail à la maison

Le confinement de la population a impliqué de mettre en pause les activités économiques du pays. Mais, pour permettre aux millions de salariés et d’étudiants qui empruntaient chaque jour le chemin du travail ou des études, de poursuivre un semblant de quotidien ‘normal’, l’école et le travail à la maison ont été très largement adoptés par les Français. Du côté des écoles, les établissements ont fermé le 16 mars, ce qui a conduit à ce que l’essentiel des cours du collège, lycée et universités soit dispensé en ligne. La génération d’élèves touchés par les confinements successifs garde en général un mauvais souvenir de cette période qui n’aura pas été très bien gérée du point de vue de l’encadrement pédagogique. À titre d’exemple, les épreuves du bac et du brevet 2020 ont été annulées, rappelle Libération.

Quant aux travailleurs, la mode du télétravail s’est largement développée durant le confinement, même si certains salariés ont continué de se rendre sur leur lieu de travail (personnels hospitaliers, médecins, employés de supermarchés, certains agents de la fonction publique,…). Aujourd’hui le télétravail est entré dans les codes de nombreuses entreprises si bien qu’en 2024, un salarié sur cinq issu du privé en bénéficiait pour en moyenne 1,9 jour par semaine, selon une étude de l’Insee, rapportée par Ouest-France. Les bénéfices de l’école à la maison sont également visibles cinq ans après la pandémie. Cette pratique aura permis aux élèves comme aux professeurs de se mettre au diapason du numérique et de ses outils (visioconférence, cours collaboratif, forums, intelligence artificielle).

Masques, gel hydroalcoolique et gestes barrières

La période de pandémie aura également été celle d’une volonté de se protéger du Coronavirus. Malgré les aléas politiques, le masque est rapidement devenu un incontournable pour ceux qui souhaitent sortir se balader quelques heures ou aller faire leurs courses. Le masque était aussi un moyen de montrer que l’on voulait se protéger du virus et des autres. Désormais, il est assez courant de voir des Français porter un masque dans les transports et les rues lors des périodes d’épidémies de rhume ou de gastro. C’est la même chose pour le gel hydroalcoolique. Vendu et utilisé en grande quantité durant les confinements, la majorité des supermarchés, magasins, restaurants, musées et autres lieux de vie accueillant du public en nombre continuent de mettre du gel à disposition.

Quant aux gestes barrières, ils sont peut-être l’une des marques les plus présentes dans la société de l’après-confinement. La bise a disparu durant de nombreux mois et peine à revenir dans le quotidien, souligne Ouest-France. Tout comme la poignée de main qui a perdu sa place d’habitude traditionnelle de salutation au profit d’un simple « Bonjour » vocal ou d’un check du poing ou de la main.

Du temps pour soi et les autres

Le confinement a également été une période de remise en question pour des millions de personnes. Tandis que le pays tournait au ralenti, de nombreux salariés ont changé de travail, d’autres ont démissionné le temps de la pandémie. Les plus aventuriers d’entre nous ont planifié leurs voyages post-confinement et ceux qui n’avaient plus de temps pour eux ont commencé à en prendre. Avec la fermeture des lieux jugés « non essentiels pour la vie de la nation » tels que les restaurants, les musées, les tabac-presse, des milliers de Français se sont découvert un talent artistique, ont repris la lecture, la cuisine, ont regardé de (très) nombreux films et séries en famille.

Puis, une fois la journée terminée, venait le moment pour les confinés de saluer les derniers travailleurs, les plus essentiels à la nation. Ainsi, chaque soir, depuis les balcons, les terrasses et les rues, des millions d’applaudissements résonnaient pour dire « merci » aux médecins, aux infirmiers, aux chirurgiens et autres personnels de santé et d’hôpitaux qui ont subi de plein fouet la pandémie, comme le rappelle Le Parisien.

Cinq ans après le premier confinement, les habitudes des Français ont sensiblement changé et ne sont plus les mêmes qu’avant mars 2020. La crise sanitaire est bel et bien terminée. Les élèves ont repris le chemin de leurs établissements, les travailleurs celui de leurs entreprises et conservent un peu de télétravail pour les plus chanceux. Quant à la protection face au virus et aux autres, elle semble s’être inscrite dans les mœurs pour le moment.

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