“Dans le nord de Gaza, cette phase touche à sa fin. Dans le sud, nous allons y parvenir et cela se terminera bientôt.” Alors que la guerre entre Israël et le Hamas a franchi dimanche 14 janvier le cap du centième jour, le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant a annoncé que la brigade de Khan Younès du Hamas “se désintégr[ait]”. Avant de préciser que le moment de la “prochaine phase” de la guerre de Gaza approchait. Le ministre a ensuite ajouté : “Nos ennemis, comme nos amis, suivent la guerre à Gaza, et nous regardent. Le futur de l’État d’Israël, ici sur notre terre, dépend du résultat de cette guerre”, alors même que le Gouvernement venait d’approuver un budget amendé pour 2024 avec 15 milliards de dollars afin de faire face aux dépenses causées par la guerre.

Cette annonce coïncide, selon Le Figaro, avec celle faite par l’administration du Hamas, qui estime que le nombre de morts se chiffre à 24 284, soit un compte qui a dépassé le seuil de 1 % de la population du territoire enclavé.

Après cette déclaration, des explosions et des tirs d’artillerie ont retenti dans le sud de la bande de Gaza, mardi 16 janvier matin, selon un journaliste de l’Agence France-Presse. L’armée israélienne a aussi ciblé dans le nord de Gaza une centaine d’installations de lancement de roquettes à Beit Lahia, tuant “des dizaines de terroristes”.

Lundi 15 janvier, le Hamas a annoncé la mort de deux otages israéliens au travers de la diffusion de la vidéo d’une jeune femme, également otage, annonçant les décès. Le communiqué affirme qu’ils “ont été tués dans des bombardements sionistes sur Gaza”, l’armée israélienne a rejeté “ces mensonges” et dénoncé “l’utilisation brutale d’otages innocents”.

Un nouvel appel au “cessez-le-feu immédiat”

Du côté de l’ONU, un nouvel appel au “cessez-le-feu humanitaire immédiat” a été lancé par le secrétaire général António Guterres, un appel nécessaire selon lui pour assurer l’aide humanitaire, mais également “faciliter la libération des otages”. Le Figaro cite ses propos : “Nous continuons de demander un accès humanitaire rapide, sûr, sans obstacle, étendu, et continu dans et à travers Gaza.” Il conclut : “Rien ne peut justifier la punition collective infligée au peuple palestinien.” L’Unicef, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont abondé en mettant en garde contre “un risque de famine et d’épidémies de maladies mortelles”, alors même que le froid est de plus en plus rude dans la bande de Gaza.

Face à cette situation catastrophique, Ouest-France explique qu’Israël et le Hamas sont parvenus à un accord négocié par le Qatar et la France afin de faire parvenir à la population du territoire palestinien de l’aide humanitaire ainsi que des médicaments pour les otages israéliens.

Du côté des alliés des différentes parties, la guerre crée des tensions : les échanges de tirs entre le Hezbollah et les forces israéliennes sont quotidiens à la frontière israélo-libanaise tandis qu’au large du Yémen, un cargo américain a été touché lundi dans le golfe d’Aden par un missile des Houthis. En fin de semaine dernière, les États-Unis ont bombardé des positions des Houthis au Yémen afin de les dissuader de poursuivre leurs attaques en mer Rouge.