Avec 18 000 employés, le CICR dispose de ses propres services informatiques, développe ses propres logiciels – stratégie indispensable pour garantir son autonomie stratégique et son indépendance. L’organisation basée à Genève s’est intéressée à l’IA sur le plan juridique dès le début des réflexions sur les armes autonomes et leur impact sur les conflits. Elle n’a pas attendu la démocratisation de ChatGPT pour compter une équipe consacrée à l’IA et à la science des données. Plusieurs solutions fondées sur l’IA, notamment dans le domaine de la santé, sont aujourd’hui développées au CICR. Explications. 

Comment l’IA peut-elle changer le travail humanitaire ? 

Les modèles permettant de gérer une grande quantité de données nous aident. Cela concerne les processus internes: finances, logistique, planification, traductions… Sur le terrain, l’IA permet d’optimiser les systèmes d’information géographique. En facilitant et en accélérant l’analyse d’images satellites ou de drones, l’IA permet d’optimiser les systèmes d’information géographique. En facilitant et en accélérant l’analyse d’images satellites ou de drones, l’IA permet de mieux voir où sont les populations, de mieux comprendre des situations sur le terrain. Mais l’IA est aussi intéressante pour améliorer l’analyse de données textuelles. On ne le sait pas toujours, mais notre principale source d’information est le texte: directives, cadres de référence, rapports de mission… Synthétiser rapidement cette masse d’informations nous aide à prendre des décisions plus éclairées. 

Avez-vous un exemple concret? 

Avant, pour identifier des tentes ou des maisons sur une image, une personne devait procéder manuellement, en cliquant sur chaque objet. Un algorithme devrait être capable d’effectuer cette analyse automatiquement. Nous développons actuellement une solution en ce sens. L’accès à cette donnée nous permet par exemple d’aider à modéliser le réseau d’eau d’une ville affectée par un conflit. La donnée est toujours utilisée dans un objectif humanitaire, l’IA n’est jamais un […]