«Petite, j’avais peur de l’eau. Dans la province de Batman, d’où je viens, j’ai le souvenir de personnes mortes par noyade», raconte Yildiz Adlig, 40 ans, dans un français encore hésitant. Cette réfugiée kurde, habitante de Clarens, depuis trois ans en Suisse, souhaitait reprendre un sport. «C’était en priorité une question de santé, puis de sécurité. Et puis aussi un moyen de socialiser, de rencontrer des gens, me faire des amis.» Elle a choisi la natation, mais les tarifs des cours d’initiation représentaient un investissement trop important. Grâce à l’EPER, elle a commencé cette année des cours semi-privés, et se sent désormais beaucoup plus en confiance dans l’eau. Yildiz a même franchi une sacrée étape en osant se baigner dans le Léman: «Je me sens à l’aise et en sécurité, sauf lorsque je n’ai plus pied, mais j’espère améliorer ça!»

C’est grâce au programme Diversi’Team, de l’Entraide protestante suisse (EPER), que les cours de Yildiz ont pu être pris en charge. Ce programme d’intégration des migrants par le sport rencontre un franc succès (voir encadré), et pas uniquement par enjeu financier, assure sa responsable, Line Zolliker. Dans certains cantons, un soutien financier existe en effet pour pratiquer une activité sportive.

Besoin de contacts

Il y a d’abord un réel besoin de rencontres de la part des primo-arrivants qui «ont peu de contacts avec des personnes en Suisse depuis plus longtemps et vice versa.» Il y a ensuite l’envie de reprendre une activité «pour sa santé physique et mentale», un enjeu fondamental lorsqu’on vit une migration (voir notre dossier de mai 2024). Enfin, il y a un défi en matière […]