“Hier soir j’en étais à sept, maintenant j’en suis à huit”, ce sont avec ces mots que le président américain a revendiqué, au Parlement israélien ce lundi 13 octobre, avoir stoppé non moins de huit guerres depuis le début de son mandat. Malgré son échec à obtenir le prix Nobel de la paix, le milliardaire ne démord pas de s’afficher comme faiseur de paix dans le monde.

Une allégation pourtant difficile à confirmer. Depuis son arrivée au pouvoir, le président américain a bien contribué à apaiser certaines tensions. Il a notamment joué un rôle décisif pour mettre un terme au conflit entre l’Inde et le Pakistan, où il a été à l’origine d’un cessez-le-feu, un mois après le déclenchement des affrontements. Le mois suivant, le Pentagone s’est également engagé dans le conflit qui opposait Israël et l’Iran, où il est parvenu à faire revenir la paix, par la force, en bombardant des sites nucléaires iraniens.

Cette semaine, il s’est bien sûr illustré en arrachant un accord historique entre Israël et le Hamas. Un retour à la paix rendu possible en grande partie par son “plan de paix pour Gaza”, dont la première étape a été respectée par les deux parties.

Des conflits qui ne sont pas réellement réglés

Mais en annonçant avoir mis fin à huit guerres, le président américain manie comme à son habitude l’art de l’exagération, pour ne pas dire de l’approximation. Entre la Thaïlande et le Cambodge par exemple, Donald Trump a certes participé à la signature d’un accord de paix, mais les combats continuent pourtant encore aujourd’hui.

C’est aussi le cas entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, où les tensions persistent à la frontière malgré un cessez-le-feu imposé, accompagné d’une réduction des droits de douane. Les représentants des deux pays se sont bien rendus à la Maison-Blanche pour signer un accord, mais les négociations n’ont finalement pas abouti.

Il en est de même entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, où l’ancien magnat de l’immobilier a fait signer aux dirigeants un projet d’accord de trêve, mais la paix n’est toujours pas revenue. Impossible donc de dire que Donald Trump a mis fin à ces conflits, comme il le revendique.

D’autres qui… n’existent pas

Il y a les conflits qui ne sont pas réellement réglés, mais aussi ceux qui n’existent pas, ou plus. Le président américain affirme, par exemple, avoir mis fin à une guerre qui n’a pourtant jamais réellement existé, entre l’Éthiopie et l’Égypte. Si les deux pays ne s’apprécient pas et connaissent régulièrement des tensions autour d’un barrage hydroélectrique, aucune guerre n’a jamais éclaté.

Autre exemple cité : celui entre le Kosovo et la Serbie. Certes, des combats ont eu lieu entre 1998 et 1999, mais depuis plus de 25 ans, les forces de maintien de la paix de l’OTAN y sont présentes et aucun incident majeur n’a été signalé.