Des chiffres clairement alarmants. Plus d’un enfant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, et plus de 42 000 sont sans domicile : c’est ce qu’indique l’Unicef, dans un communiqué publié le 20 novembre, Journée internationale des droits de l’enfant. L’organisation onusienne précise que la France doit réaliser des progrès pour garantir les droits des enfants, note Le Monde. La faute d’abord aux inégalités sociales et territoriales qui privent “un trop grand nombre d’enfants d’avoir accès à l’école, aux services de santé ou de protection”, note Unicef France. Et d’ajouter : “Les enfants les plus vulnérables, qu’ils soient en situation de grande pauvreté, de handicap, victimes de violences, confiés à des institutions, enfermés ou détenus, ou en situation de migration, peinent à voir leurs droits les plus élémentaires garantis.” 

Difficultés psychologiques

L’Unicef déplore aussi des pratiques contraires aux principes de la Convention internationale des droits de l’enfant, “telles que le refoulement arbitraire aux frontières, le non-rapatriement de l’ensemble des enfants encore retenus en Syrie ou le recours à l’enfermement administratif des enfants.” Car depuis 2012, au moins 33 786 enfants ont été placés en rétention, dont une grande partie à Mayotte). Dans une interview au Journal du Dimanche, la présidente de l’Unicef France a déclaré : “La situation est inquiétante, même si des progrès ont été réalisés. Les mineurs ne sont pas suffisamment protégés en France, ils ne peuvent pas suffisamment vivre leur vie d’enfant.”

Cette situation n’est pas nouvelle : déjà en 2018, dans une tribune publiée par La Croix et relayée par l’Armée du salut, les associations de solidarité réunies au sein de l’Uniopss, engagées au quotidien après des enfants et des familles, appelaient de leurs vœux une politique globale en faveur de l’enfance. Foyers éducatifs et maisons d’enfants, soutien à la parentalité, instituts thérapeutiques et pédagogiques, centres sociaux éducatifs : l’Armée du salut accueille enfants et adolescents pour leur permettre de “trouver leur place au sein de la société et d’accéder à une forme d’autonomie”, notamment ceux qui présentent des difficultés psychologiques (troubles comportementaux par exemple).