Triste constat : d’après les chiffres publiés mardi 16 août par le ministère de l’Intérieur, ce sont 122 femmes qui ont perdu la vie en 2021 sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. Pis : les féminicides sont en hausse de 20% par rapport à l’année précédente. En effet, relate Le Monde, 102 femmes avaient perdu la vie en 2020. “L’année 2021 marque ainsi un recul par rapport à la nette baisse des homicides conjugaux observée en 2020”, souligne le ministère, cité par le quotidien. 

Ces chiffres sont glaçants. Malgré les efforts sans précédent engagés par l’État ces cinq dernières années, les féminicides restent à un niveau trop élevé”, a réagi Isabelle Rome, ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, auprès de l’AFP. Le Monde rappelle que les victimes des homicides conjugaux concernent à 85% des femmes. Les auteurs, quant à eux, concernent à 86% des hommes. “Le profil type de l’auteur n’a pas changé. Il est majoritairement masculin, le plus souvent, en couple, de nationalité française, âgé de 30 à 49 ans ou de 70 ans et plus, et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle”, précise l’étude du ministère de l’Intérieur. 

La plus importante étude sur les violences faites aux femmes 

Il faut aussi souligner que près d’un tiers des femmes avait déjà subi des violences antérieures et que 64% de celles-ci avaient signalé avoir reçu des coups aux forces de l’ordre. Et parmi ces dernières citées, 84% avaient déposé une plainte. Citée par Le Monde, Françoise Brié, directrice générale de la Fédération nationale solidarités femmes (FNSF), qui gère le service d’accueil téléphonique 3919 pour les femmes victimes de violences, estime que “lorsqu’une femme signale des violences, il vaut mieux évaluer le danger qu’elle court. Mais on doit aussi progresser dans le repérage des violences : permettre aux femmes de s’exprimer, de dire les faits subits.”

Ce que l’on sait déjà, c’est que le fait que les femmes meurent en France sous les coups de leur compagnon est un phénomène structurel, qu’on a affaire à une forme de violence qui est endémique, qui est ancrée, presque culturelle en France en 2022”, a déclaré Anne Bouillon, avocate spécialisée dans la défense des femmes victimes de violences au barreau de Nantes, au micro de France Info. Pour aller plus loin sur le sujet, un ouvrage intitulé Féminicides sortira en librairies le 8 septembre prochain aux éditions La Découverte : il s’agit, écrit L’Obs, de la plus importante étude sur les violences faites aux femmes à travers le globe, depuis la préhistoire jusqu’à nos jours et sur les différents continents.