En Suède, l’alliance droite-extrême droite a remporté les élections législatives du 11 septembre dernier. Ayant recueilli 20,5% des voix, l’extrême droite, les mal nommés “Démocrates”, ironise l’Obs, est la première force de droite dans le pays. Dans de nombreux pays européens, l’extrême droite est parvenue, ces dernières années, à s’installer dans les différents Parlements. Il gouverne déjà d’ailleurs en Hongrie avec le Fidesz de Victor Orban.
En Italie, le parti d’extrême droite de la Ligue du Nord possède près de 21% des sièges, rappelle l’hebdomadaire. Mais un autre parti politique va probablement faire son entrée au Parlement : Fratelli d’Italia. Emmené par Giorgia Meloni pour les élections législatives qui se tiendront le 25 septembre prochain, il est crédité à 25% des intentions de vote, un score cinq fois plus élevé que lors du précédent scrutin législatif en 2018. Il est d’ailleurs qualifié de post-fasciste, notamment car il est l’héritier direct du Mouvement social italien (MSI) fondé par des partisans de Mussolini, note l’Obs. En Suède, les Démocrates ont été créés par des néonazis. En somme, nouer des alliances avec des partis dits plus traditionnels est, la preuve en est, aujourd’hui envisageable pour l’extrême droite.
Crise de la représentativité
En France et en Allemagne, l’extrême droite progresse également. Certes. Mais les coalitions avec d’autres partis sont actuellement très difficiles. “En France, le rejet de l’extrême droite par la droite classique est aussi générationnel et mémoriel : les plus âgés font le lien entre ce parti et ses racines pétainistes”, explique Emmanuel Rivière, directeur international pour les études politiques de l’institut Kantar Public, dans les colonnes de La Croix. Et “en Allemagne, même si l’AFD n’a pas de lien généalogique avec le nazisme, la droite classique se méfie de son nationalisme avec lequel elle a rompu, elle, après la guerre”, poursuit l’expert.
Reste que les idées d’extrême droite prolifèrent de plus en plus facilement au sein des sociétés européennes. Pour Anaïs Voy-Gillis, docteure en géographie et spécialiste des nationalismes en Europe, citée par le HuffPost, cette montée de l’extrême droite s’inscrit dans “une dynamique européenne, voire mondiale qui a débuté depuis les années 1980”. Puis l’experte expose trois crises qui ont contribué à cet essor. D’abord, la crise économique de 2008, qui “a renforcé le sentiment anti-européen”. Vient ensuite la crise des réfugiés de 2015 “venue matérialiser les discours des partis nationalistes-identitaires sur ‘l’invasion migratoire’ et la mise en danger des identités nationales et européennes”. Et enfin la crise de la représentativité et le rejet des élites. Auteure de L’Union européenne à l’épreuve des nationalismes, Anaïs Voy-Gillis prédit, toujours pour le HuffPost, “une recomposition de l’échiquier politique à droite à l’échelle nationale et européenne, avec un renforcement de l’extrême droite au Parlement européen.”