“Moins nous sommes proches de la nature, moins nous nous en préoccupons, car moins nous l’expérimentons. » Victor Cazalis, chercheur en conservation de la biodiversité en Allemagne, explique, dans Le Parisien du mercredi 11 janvier, que l’éloignement de l’homme avec la nature nuirait à son intérêt pour la biodiversité.
En décembre, l’étude franco-allemande dont il est coauteur précisait qu’un être humain vit actuellement à une distance moyenne de 9,7 km d’une zone naturelle, soit 7 % plus loin qu’en 2000, précise le quotidien national. En France, en moyenne, 16 km séparent un homme de l’espace vert le plus proche. “Il est pourtant essentiel de conserver une bonne connexion à la nature”, rappelle le chercheur.
Une distance due à l’urbanisation
Parmi les causes de cet éloignement : l’étalement de l’espace urbain et l’augmentation du nombre de constructions destinées à accueillir la population mondiale qui augmente (56 % de cette dernière vivant en ville aujourd’hui, contre 34 % en 1960). L’agriculture intensive fait aussi partie des facteurs qui éloignent géographiquement l’homme de la biodiversité, précisait l’étude publiée en fin d’année, dans la revue scientifique Frontiers in Ecology and the Environment.
Outre cet éloignement physique, l’étude scientifique relève également une prise de distance entre l’homme et la nature, moins palpable. Les hommes seraient moins attirés par les espaces verts lors de leur temps libre, et la nature serait même de plus en plus absente du quotidien dès le plus jeune âge, en disparaissant des dessins animés.
Plus de photos partagées
Si la nature s’absente de notre environnement, Victor Cazalis relativise : “Elle est davantage présente dans les photos partagées sur les réseaux sociaux ou encore dans les univers explorés par les jeux vidéo.” Autre élément qui pourrait inverser la tendance selon le scientifique : “L’instauration de véritables petites forêts au cœur des zones urbaines. »