Dressant le constat d’une Église en retard sur son temps, elle retrace l’origine de cette exclusion féminine et propose une interprétation du texte biblique en faveur de l’égalité homme-femme.
Intervention prononcée le 22 janvier 2023 dans le cadre des cultes-conférences du Foyer de l’Âme sur le thème « Homme et Femme, il les créa »… en égalité !
Qu’est-ce qui cloche ? Tout….
La théorie autant que la pratique, c’est-à-dire les fondements ontologiques qui définissent l’être femme, tout autant que la discipline intérieure de l’institution. Tout est bancal, mal argumenté, tout dysfonctionne.
J’en vois une preuve très simple. Lors de ma candidature (1), le nonce n’a pas réagi. Je n’ai jamais eu de réponse, ni officielle ni officieuse. Pourquoi? Je ne pense pas que ce soit par mépris pour les femmes. Serait-ce alors un non-sujet, puisque c’est interdit, d’une part de candidater, d’autre part d’être femme et évêque? En bonne part, oui: ne pas candidater est une règle non écrite, et être femme et évêque est une impossibilité avouée en creux, quand le droit canon dit: «L’évêque est nommé dans le corps des prêtres… et les prêtres sont des hommes», sans prononcer le mot de femmes, donc sans avoir l’air de les exclure.
Mais je crois que ce qui a convaincu le nonce de se taire, c’est plutôt la conscience récemment acquise, que, justement, la discipline catholique est bancale. Mieux vaut se taire que de risquer le ridicule dans un débat perdu d’avance. Je crois donc qu’un prêtre, un évêque ou même le pape reconnaissent, sans doute sans toujours l’avouer, que ça cloche.
Mais comme on ne sait pas très bien par quel bout prendre la chose, on communique autrement: on se contente de faire comprendre: «on a bien identifié le problème, et on fait tout pour le résoudre». Un peu comme EDF dirait qu’il va rétablir le courant au plus vite. C’est ce qu’essaie de faire le pape François.
Depuis 2 ans, il a procédé à des nominations de religieuses, française, italienne et espagnole, à des postes décisionnels, avec droit de vote aux synodes. Combien? Trois. Et combien y a-t-il de décideurs dans l’Église catholique? Cinq-mille, les évêques. Combien d’années faudra-t-il donc pour atteindre la parité? Mille-six-cent-soixante-six ans. Pour un escargot, c’est peut-être une bonne allure, mais pour une Église aux portes ouvertes vers l’extérieur, c’est une tragédie.
1) L’ontologie
L’Église catholique n’est pas universaliste, elle est différentialiste. C’est la position traditionnelle d’avant l’émancipation des femmes. Mais l’Église catholique, non seulement n’a pas accompagné l’émancipation des femmes, entre les années 50 et 2000, mais elle l’a contré. L’artisan de […]