Le secteur de l’hôtellerie-restauration fait face, cet été, à une nouvelle pénurie de main-d’œuvre. En 2022, sur la saison estivale et hivernale, 65 000 postes de saisonniers n’avaient pas pu être pourvus, par manque de candidats, indique Ouest-France.

Le Gouvernement cherche donc à renforcer l’attractivité du secteur et à créer des carrières à long terme. Olivier Dussopt, ministre du Travail, et Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée notamment des PME et du Tourisme, se déplacent dans les Landes mercredi 31 mai 2023 pour présenter leur « plan saisonniers ».

Il s’agit, en particulier, de fidéliser les emplois saisonniers, car l’hôtellerie-restauration doit faire appel aux jobs étudiants, et de nombreuses personnes ont quitté le secteur durant la crise sanitaire. Le Gouvernement prévoit donc de créer une vaste campagne de recrutement avec plusieurs dispositifs, comme la pérennisation des événements de la « Semaine des métiers du tourisme ».

Les guichets saisonniers, qui permettent d’accompagner les saisonniers dans leurs démarches, seront aussi doublés, pour passer à cent sur l’ensemble du territoire. Des réunions d’information à titre expérimental seront organisées par Pôle Emploi et les missions locales dans les quinze territoires touristiques les plus en tension, à la fin de la saison estivale.

Le problème du logement

Le logement est aussi une problématique importante du secteur. Le Gouvernement cherche notamment à encourager les propriétaires privés à louer ou sous-louer en meublé à des saisonniers une partie de leur habitation principale. Il promeut un dispositif fiscal qui exonère d’impôt sur le revenu pour les produits de cette location. L’État ouvrira également cet été 1 300 chambres universitaires des Crous et des bailleurs sociaux, à proximité des pôles touristiques importants.

En 2021, le Gouvernement avait annoncé une expérimentation pour fidéliser les saisonniers. Afin de relancer le tourisme, au sortir de la crise sanitaire, il avait créé le « CDI saisonnier » en Corse.

Ce contrat à durée indéterminée, inédit, vise à annualiser le temps de travail pour les salariés du secteur touristique, dans les entreprises volontaires. Selon le projet, l’employeur doit s’engager à faire travailler son salarié durant au moins sept mois. Le reste de l’année, le salarié est pris en charge par l’État, avant de retrouver son poste.

Un projet de CDI saisonniers, pas abouti

Mais l’annonce, faite en avril 2021, n’a pas abouti à un projet concret et le CDI saisonnier est à l’état de somnolence, indique Corse-Matin. Deux ans après, aucun dispositif n’a été mis en place, selon les acteurs de l’hôtellerie-restauration interrogés par le journal.

La Corse est la région qui présente la plus forte saisonnalité de l’emploi en France – 19 % de contrats privés, selon l’Insee, contre 3 % pour la moyenne nationale. La création d’un CDI saisonnier visait à aider les établissements à rester ouverts une grande partie de l’année et à privilégier l’emploi local. Il devait aussi permettre aux employeurs de former leurs personnels à long terme, et aux salariés d’avoir plus de stabilité.

Selon les acteurs de l’hôtellerie-restauration, un tel dispositif est difficile à mettre en place, car le modèle suppose sept à huit mois de travail, et les entreprises sont loin de pouvoir toutes l’appliquer.