Globalement, médecins et soignants qui exercent dans le milieu des soins palliatifs ou de la réanimation sont plutôt contre la légalisation de l’aide active à mourir, rappelle L’Obs. Le 13 septembre, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) estimait possible une aide active à mourir, mais strictement encadrée. “Le CCNE ne détaille pas plus avant le rôle qui pourrait être celui du médecin, si une assistance au suicide était acceptée. Nous serons très attentifs : doit-il être accompagnateur ? Sûrement. Effecteur ? Je ne crois pas. Ce n’est pas son rôle. Et l’Ordre n’est pas favorable à l’euthanasie (quand l’injection létale est réalisée par le médecin, ndlr)”, soulignait, deux jours plus tard, François Arnault, président du Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom), au Quotidien du médecin.

Dans le cadre de la Convention citoyenne sur la fin de vie, qui s’est ouverte le 9 décembre, des professionnels de santé spécialistes de l’accompagnement de fin de vie ont été auditionnés, samedi 17 décembre, par des citoyens. Pour Clément Gabuka, praticien hospitalier en anesthésie et en réanimation au CHU de Caen, interrogé par L’Obs, l’aide active à mourir n’est, à ce jour, “pas compatible avec nos obligations déontologiques, ni avec la loi”. Il ajoute : “Dans l’esprit de certains, la sédation profonde et continue est assez proche de l’euthanasie, mais il y a pour moi une confusion : il faut prendre en compte l’intention du geste. La sédation profonde et continue est là pour soulager le patient. On est dans une logique de soins. On peut certes hâter le décès mais la mort n’est pas l’intention première.” 

Manque de temps

Une médecin de réanimation à l’hôpital de Garches, également citée par l’hebdomadaire, est plus frontale : “Personnellement, je n’ai pas fait ce métier pour aider un patient à mourir, pas du tout. Mais je vais faire tout ce que je peux pour l’accompagner. Pour moi, faire mourir quelqu’un, ce n’est pas une réponse. Ma réponse, c’est l’accompagnement, l’écoute et le soulagement.” Interrogés, ce jour-là, par les citoyens sur les axes d’amélioration quant à la prise en charge des patients en fin de vie, beaucoup pointent le temps dont ils auraient besoin pour être plus disponibles. Un temps “que l’on pourrait passer à ne pas faire d’acte de soins. Je ne sais pas comment on ferait, à partir du moment où l’on travaille dans des établissements dont le financement et l’équilibre sont soutenus par la pratique d’actes qui peuvent être tarifés”, explique une infirmière, selon L’Obs

Reste que, ce samedi 17 décembre, certains citoyens membres de la Convention citoyen sur la fin de vie déplorent que les personnes interrogées (soignants) se soient “toutes montrées très défavorables à l’aide active à mourir”.