Depuis huit ans, Rachel Graffard est membre du groupe national des ambassadeurs de la communication et de la participation adaptée pour les personnes accueillies et accompagnées.

Un des aspects de votre pratique professionnelle est l’aide sous contrainte. Pouvez-vous nous la présenter ?

Dans l’accompagnement psychologique, il est souvent question d’une démarche volontaire mue par une demande d’aide, un désir d’accompagnement qui se manifeste. Dans un certain nombre de domaines quand même, il faut aider les gens malgré eux.

Les enfants, les parents, auprès desquels nous intervenons majoritairement, sont sous le coup de mesures judiciaires, donc de mesures d’aide, d’accompagnement sous contrainte. Il s’agit d’aider les personnes qui sont en difficultés, qu’il s’agisse des enfants et/ou des parents. C’est une approche globale qui s’exerce avec d’autres professionnels, en équipe.

Ce qui est important c’est d’apporter une aide, de faire avancer ces jeunes, ces adultes pour qu’ils prennent pleinement leur place dans la société. Je crois qu’il est possible d’aider les gens malgré eux sans qu’ils ne demandent quoi que ce soit. Cependant, il faut rester humble. Mais, c’est une forme de responsabilité qui s’exerce là, d’autant plus que nous sommes dans une société qui se métamorphose de manière accélérée.

Quel est votre regard sur l’accompagnement psychologue ?

Il y a une évolution à la fois dans les méthodes d’accompagnement et dans ceux qui accompagnent. Aujourd’hui, les professionnels ne sont plus les mêmes, l’investissement des professionnels n’est plus le même. Il y a une grande mobilité de ces derniers. Ce qui se comprend bien dans le contexte d’un monde qui change, qui évolue rapidement. Pour autant, cela a une incidence dans l’accompagnement.

Cela demande du temps, il faut gagner la confiance de ceux que nous rencontrons. Les enfants qui sont accueillis ont besoin de sécurité, de stabilité, d’un cadre pérenne. Ces changements, dans les équipes, compliquent donc l’accompagnement. Les familles auprès desquelles nous intervenons à […]