La Ligue malienne des imams et érudits pour la solidarité islamique dispose d’une grande influence. Alors que le référendum sur la nouvelle Constitution approche, celle-ci a appelé les fidèles à voter contre. Mardi 7 mars, ses représentants se sont opposés au maintien du principe de laïcité de l’État. Ils ont demandé “le retrait pur et simple du mot” laïcité du projet constitutionnel. Il lui préfère la formule “État multiconfessionnel”, indique Africa Radio.
Pour les imams, la laïcité “est une astuce que les gouvernants utilisent à leur guise pour cadenasser la ou les religions”. Aussi, ils “exhortent solennellement tous les musulmans patriotes à voter contre le projet de Constitution sous sa forme actuelle lors du référendum”.
Propagation jihadiste et crise profonde
Le colonel Assimi Goïta, le président intérimaire du Mali, assure que “la laïcité ne s’oppose pas à la religion et aux croyances. Elle a pour objectif de promouvoir et conforter le vivre-ensemble fondé sur la tolérance, le dialogue et la compréhension mutuelle”. Il déclare également être attaché “à la forme républicaine et à la laïcité de l’État”.
Au Mali, la nouvelle Constitution est un élément important d’un chantier de réformes. Les militaires s’appuient sur celui-ci pour justifier leur volonté de rester à la tête du pays confronté à la propagation jihadiste et à une profonde crise jusqu’en 2024. Initialement programmé le 19 mars, le référendum sur la Constitution devrait être reporté selon la radio. Sa tenue ferait, en effet, figure d’une première étape menant à l’organisation d’élections en février 2024.