« Il y a urgence », alerte Beth Dunford, vice-présidente de la Banque africaine de développement (BAD) pour l’agriculture, le développement humain et social. Comme le rapporte RFI, l’Afrique est frappée de plein fouet par les crises successives du Covid et de la guerre en Ukraine, causant une flambée des prix. « Nous savons que près de 250 millions d’Africains dorment chaque nuit en ayant faim et c’est inacceptable. Les prix des denrées alimentaires augmentent, donc les populations ont plus de mal à nourrir leurs familles », déplore Beth Dunford, alors que s’ouvre mercredi 25 janvier le sommet de Dakar sur l’Agriculture.

Pour répondre à cette crise, une quarantaine d’État africains seront représentés lors du sommet sur l’Agriculture qui « ne sera pas un sommet comme les autres ». La Banque africaine espère apporter des solutions effectives. Elle collabore avec des chercheurs développant de nouvelles variétés de semences, adaptées aux changements climatiques qui pourraient apporter une réponse à ce problème. 

« Il faut devenir autosuffisant » 

La BAD promet des accords concrets dans la continuité de sa stratégie « Nourrir l’Afrique » lancée en 2015. Comme le détaille l’Opinion, six ans après son développement, ce programme à hauteur de 7 milliards de dollars a touché 74 millions d’agriculteurs et plus de 250 millions de personnes. Mais le chantier reste conséquent. 

Pendant ces trois prochains jours les pays participants vont présenter leurs « pactes nationaux » devant les partenaires pour obtenir des financements. L’enjeu pour le ministre sénégalais de l’agriculture, Aly Ngouille Ndiaye, est clair : nourrir plus et nourrir mieux, sans changer les habitudes de consommation. « Nous voulons développer ce que nous mangeons. On importe encore du riz, du blé, du maïs. Donc aujourd’hui il faut mettre en place les stratégies qui nous permettrons de devenir autosuffisant dans les cinq prochaines années ». Pour ce faire, le Sénégal table sur un financement à hauteur de 1600 milliards de FCFA (environ 2,4 milliards d’euros), soit près d’un tiers du budget global consacré à la souveraineté alimentaire du pays.