En 2020, une ONG a effectué un « comptage » des enfants abandonnés à eux-mêmes dans les rues de la cap[1]tale, Tananarive. Rien que dans les trois quartiers du centre-ville, elle a dénombré le chiffre effrayant de 2 600 enfants ! Des enfants victimes de tous les trafics et de tous les abus… C’est pourquoi le soutien aux différentes structures qui accueillent ces enfants est plus que jamais nécessaire. Par le biais des parrainages, la Fondation La Cause assure un revenu régulier à ces orphelinats ou procure des bourses d’études pour des jeunes. Le Défap, de son côté, soutient l’enseignement protestant, en envoyant notamment de jeunes volontaires qui permettent aux enfants de perfectionner l’usage de la langue française. Les sœurs protestantes de Mamré accueillent chaque jour plus de 150 enfants pour leur offrir un repas consistant, une aide scolaire et un accompagne[1]ment spirituel. La situation sociale est aussi préoccupante dans le nord du pays. La pauvreté est telle que beaucoup d’enfants sont abandonnés par leur famille et que de nombreuses jeunes filles sont amenées à se prostituer dans les zones portuaires pour essayer de survivre. La Cause étudie, en lien avec La Ligue à Madagascar, différentes actions pour répondre à ces drames humains.
Faire face à l’urgence climatique
Aux différentes crises politiques que le pays a connues depuis plusieurs décennies, s’ajoute aujourd’hui une sévère crise climatique. Le sud de cette grande île est touché par une sécheresse sans précédent. Dans certaines zones, il n’a pas plu depuis quatre ans, et le désert s’installe là où autrefois des familles cultivaient la terre. Ces régions comptent un grand nombre de paroisses protestantes qui sont, de fait, directement impactées par le drame qui touche les membres de l’Église, autant que le reste de la population. Le service diaconal de l’Église FJKM (Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara – Église de Jésus-Christ à Madagascar, réformée) se mobilise pour venir en aide à ces populations. D’abord en fournissant de l’aide alimentaire d’urgence, ainsi que des aides financières aux familles les plus démunies, ensuite en distribuant des semences pour privilégier des variétés moins exigeantes en eau.
S’adapter pour le changement climatique
Mais, devant le côté irréversible de ce changement climatique (car l’apathie des gouvernements mondiaux ne laisse que peu d’espoir sur notre capacité à inverser le phénomène), l’Église travaille aussi sur le moyen et le long terme. À moyen terme, il s’agit de faire évoluer les productions agricoles, en passant du maraîchage à l’élevage ovin et caprin, comme cela se pratique déjà dans les zones sahéliennes. À plus long terme, il s’agit de prendre part au défi lancé par le gouvernement malgache de reboiser 150 000 ha par an afin de limiter l’érosion des sols et alimenter les nappes phréatiques. À Madagascar, l’annonce d’un Évangile qui soit vraiment une bonne nouvelle pour les populations passe, aujourd’hui plus qu’hier, par la lutte contre les fléaux qui les frappent.