Le prix Goncourt a été attribué à Mohamed Mbougar Sarr, auteur de La plus secrète mémoire des hommes, publié aux éditions Philippe Rey, en août dernier. Le Sénégalais de 31 ans partait grand favori, souligne TV5 Monde. Celui pour qui « la littérature est un véritable point de vue sur le monde », expliquait à l’AFP, en septembre dernier lors du festival Le Livre sur la place à Nancy, avoir toujours regardé d’un peu loin “ces histoires de prix. (…) Je ne savais pas comment ça fonctionnait. Évidemment, ça m’a réjoui, j’ai été très honoré, très touché, mais je comprends que ce ne sont que des premières listes ». Son roman lui vaut de figurer sur celle des prix Femina, Renaudot, Medicis, etc. 

Il y raconte l’histoire de deux écrivains sénégalais. L’un contemporain, à la recherche de lui-même, l’autre qui a eu son heure de gloire en 1938, avant une déchéance rapide. Au-delà des liens entre les deux personnages, Mohamed Mbougar Sarr parle également de l’histoire de la relation tumultueuse entre l’Afrique et l’Europe.

« Il n’y a pas de différence entre la vie et la littérature »

Aîné d’une fratrie de sept garçons, Mohamed Mbougar Sarr a grandi à Diourbel, à l’est de Dakar. Dans sa famille plutôt aisée, on croyait au mérite. « J’ai envie de, simplement, donner le meilleur exemple qui soit à mes frères », souligne-t-il. Élève brillant, il a intégré le très sélectif Prytanée militaire de Saint-Louis, avant de poursuivre par une classe préparatoire en France, à Compiègne. À l’École des hautes études en sciences sociales à Paris, il a ensuite entamé un doctorat de lettres. « Je n’ai pas terminé ma thèse, parce que j’ai commencé à beaucoup écrire à ce moment-là, et que la fiction l’a emporté« , explique le prix Gongourt.

Désormais installé à Beauvais, il a publié Terre ceinte, son premier roman, à 24 ans, aux éditions Présence africaine. Il y a également publié son deuxième roman, avant de rejoindre Philippe Rey, relate la chaîne de télévision. Modeste, le trentenaire décrit la littérature comme « un point de vue sur le monde. Il n’y a pas de différence entre la vie et la littérature. Pour moi, c’est la même énergie ».

Mohamed Mbougar Sarr
Mohamed Mbougar Sarr a reçu le prix Goncourt pour son roman La plus secrète mémoire des hommes.