Le Sénégal traverse une crise sans précédent depuis l’indépendance du pays, en 1960. Le 3 février dernier, Macky Sall, le président sortant, annonçait le report de l’élection présidentielle programmée le dimanche 25 février. Depuis, le pays est plongé dans l’inconnu, rapporte franceinfo. Des manifestations ont été violemment réprimées à travers le pays et le Conseil constitutionnel a invalidé le report de la présidentielle. Alors que les Sénégalais ignorent quand ils se rendront aux urnes, quinze des vingt candidats réclament que le vote se tienne rapidement et avant la fin du mandat de Macky Sall, le 2 avril prochain.

“La nouvelle date du scrutin de même que celle de la passation de service entre le Président et son successeur doivent se tenir au plus tard le 2 avril”, ont écrit les candidats. Vendredi 16 février, Macky Sall a affirmé son intention de respecter la décision du Conseil constitutionnel et de mener “sans tarder les consultations nécessaires pour l’organisation de l’élection présidentielle dans les meilleurs délais”.

“Avec amertume”

Mais le chef de l’État n’a, pour le moment, pas évoqué l’ouverture éventuelle de discussions. Dans leur texte, les candidats soulignent “avec amertume” le fait “que depuis la décision du Conseil constitutionnel aucun acte n’a été posé par les autorités dans le sens d’exécuter celle-ci”.

Parmi les signataires figurent, notamment, certains des principaux concurrents, dont Khalifa Sall, l’ancien maire de Dakar, et Bassirou Diomaye Faye, le candidat antisystème. Il n’a, en revanche, pas été signé par le Premier ministre, Amadou Ba, candidat du camp présidentiel, ni par les ex-chefs de gouvernement Idrissa Seck et Mahammed Boun Abdallah Dionne. Quant à Rose Wardini, la gynécologue franco-sénégalaise active auprès de la société civile, elle s’est retirée de la course. Ce qui ne l’a pas empêchée de réclamer, de son côté, la tenue de l’élection avant le 2 avril