Elle avait été annoncée en 2018, et elle était prévue pour la fin 2019. La loi “Grand âge et autonomie”, que le chef de l’État, Emmanuel Macron, avait promise n’a cessé d’être repoussée, note La Croix. Certains professionnels du secteur la croyaient même enterrée. Mais une proposition de loi, portée par des députés de la majorité (Renaissance, Horizons et MoDem), qui vise “à bâtir la société du bien vieillir en France”, a été déposée à l’Assemblée nationale.
Prévention de la perte d’autonomie, lutte contre la maltraitance, coûts des séjours en EHPAD : tels sont les thèmes principaux de ce texte, relève Le Monde. Lequel fournit un terrain d’atterrissage idéal pour éventuellement concrétiser les propositions du Conseil national de la refondation (CNR) consacré au “bien-vieillir” qui prendra fin en mai, écrit le quotidien. “Les propositions qui émergeront du CNR pourront enrichir la proposition de loi. L’examen du texte pourrait débuter à l’Assemblée nationale dès le début d’année 2023”, indique au journal Le Monde Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées, qui s’est investi dans le contenu du texte.
“Investissement sociétal et économique”
La députée Astrid Panosyan-Bouvet, qui a coordonné la rédaction dudit texte, soutient dans un entretien à La Croix que, bien vieillir “passe par le développement d’autres modèles que l’EHPAD, comme l’habitat intergénérationnel, mais aussi par l’amélioration de la prévention. Aujourd’hui, on attend encore trop souvent la première chute pour équiper son domicile en conséquence.” Elle ajoute que bien vieillir, “c’est aussi garder une vie relationnelle riche, épanouissante. Dans certaines villes comme Paris, l’isolement peut débuter très tôt, dès 60 ans, or cette vulnérabilité sociale favorise les situations de maltraitance.”
Dans une tribune publiée par Le Monde, les membres du conseil scientifique de l’Association des directeurs au service des personnes âgées estiment que “mieux accompagner les aînés jusque dans les derniers instants de la vie, pour leur permettre de garder le sentiment d’avoir leur place dans la société, est un investissement”. D’abord, sur le plan sociétal, “en améliorant l’équilibre psychique de tous”. Et d’autre part, sur le plan économique, “en créant des centaines de milliers d’emplois non délocalisables qui permettront de passer le temps nécessaire auprès des personnes âgées à domicile ou en établissement.” Ils plaident pour investir véritablement “dans une formation digne de ce nom qui associe soins techniques, relations sociales et accompagnement de la personne et de ses aidants pour rendre effective la pleine citoyenneté des personnes âgées.”