Emmanuel Macron et Vladimir Poutine se sont entretenus par téléphone pendant plus de deux heures, mardi 1er juillet. L’Élysée a précisé que les deux dirigeants ont évoqué le programme nucléaire de l’Iran et l’Ukraine. Le président français a souligné le « soutien indéfectible de la France à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine », alors que la Russie occupe presque 20% du pays. Emmanuel Macron a demandé un cessez-le-feu « dans les meilleurs délais » ainsi que le « lancement de négociations entre l’Ukraine et la Russie pour un règlement solide et durable du conflit », a rapporté France 24. Les frappes russes contre l’Ukraine ont augmenté ces dernières semaines. De son côté, l’Ukraine a mené une attaque en profondeur contre la Russie, mardi 1er juillet.
Durant cet entretien, la Russie, qui souhaite annexer les provinces conquises, a indiqué qu’un accord de paix en Ukraine devait être « global sur le long terme, prévoir l’élimination des causes profondes de la crise ukrainienne et s’appuyer sur de nouvelles réalités territoriales ». Selon l’Élysée, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont convenu qu’ils allaient continuer à échanger sur la guerre en Ukraine. Les deux hommes s’étaient parlés pour la dernière fois en septembre 2022 à propos de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia, qui était occupée par les Russes. Le président français, qui s’était vu reprocher de continuer à parler à son homologue russe, avait cessé de parler à Vladimir Poutine, l’accusant de « mentir » sur ses intentions et sa volonté de paix. Cet appel est le signe que les Européens veulent participer aux négociations selon l’analyste russe Tatiana Stanovaya.
Les deux hommes ont aussi parlé du programme nucléaire iranien, qui a été visé par des bombardements américains. Selon Rafael Grossi, directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), malgré ces dommages, l’Iran dispose des capacités techniques pour recommencer à enrichir de l’uranium d’ici « quelques mois ». Emmanuel Macron a rappelé qu’il fallait un « règlement durable et exigeant du dossier nucléaire ». Les Occidentaux soupçonnent Téhéran de développer son programme nucléaire pour des visées militaires. De son côté, Vladimir Poutine a insisté sur le fait que l’Iran avait « le droit » de développer un « nucléaire civil ». Le président français souhaite parler « dans les prochains jours » avec chacun des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU afin que l’Iran respecte le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Les membres permanents sont la France, la Russie, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Chine.