Ce genre de données en dit long sur l’horreur de la guerre : au moins 450 enfants sont morts depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février dernier, a estimé, le 17 décembre, le bureau du procureur général ukrainien, cité par Libération. À ces chiffres, terribles, s’ajoutent les 863 mineurs qui auraient été blessés, les 331 portés disparus et les 13 600 qui auraient été déportés en Russie. La veille de cette annonce, les corps d’un bébé de 1 an et de sa mère avaient été retrouvés dans les décombres de leur maison bombardée par les forces russes, à Kryvyï Rih, dans la région de Dnipropetrovsk, au centre du pays.

Alors que l’armée de Poutine a été confrontée à plusieurs revers sur le front, Moscou a décidé, en représailles, de frapper massivement les infrastructures civiles via des missiles et des drones, écrit le quotidien.  “Les attaques incessantes sur les infrastructures énergétiques en Ukraine privent presque tous les enfants ukrainiens, soit près de 7 millions, à un accès durable à l’électricité, au chauffage et à l’eau […]. Sans électricité, les enfants sont désormais confrontés à un froid extrême, avec des températures pouvant descendre à – 20 °C, mais cela les prive aussi de l’enseignement en ligne, souvent le seul accès à l’éducation après la destruction de tant d’établissements scolaires”, s’est alarmée Catherine Russell de l’Unicef, citée par Libération

Sites de torture pour enfants

D’après l’Unicef, 1,5 million d’enfants risquent par ailleurs de souffrir de dépression, d’anxiété, de troubles de stress post-traumatique et d’autres troubles mentaux. D’autant plus que certains ont vécu des atrocités. Alors que Kherson, la grande ville du sud, a été libérée par Kiev le 11 novembre dernier, les enquêteurs ukrainiens ont déploré la découverte de lieux de torture pour enfants. “Nous avons trouvé dix chambres de torture dans la région de Kherson, quatre dans la ville même. Dans l’une de ces chambres, nous avons découvert une pièce séparée, une cellule où des enfants étaient enfermés. (…) Même l’occupant l’appelait ainsi : une cellule pour enfants”, a déclaré Dmitro Loubinets, le commissaire aux droits de l’homme du Parlement ukrainien, d’après TF1. Et d’ajouter : “Nous avons des preuves que les enfants ne recevaient d’eau qu’un jour sur deux. Ils n’étaient pratiquement pas nourris.”