Un responsable de la Maison-Blanche a annoncé de façon anonyme, lundi 3 mars, que les États-Unis allaient suspendre temporairement leur aide militaire à l’Ukraine. « Nous faisons une pause et réexaminons notre aide pour nous assurer qu’elle contribue à la recherche d’une solution » pour mettre fin au conflit entre la Russie et l’Ukraine a déclaré ce responsable. Cette aide militaire avait été approuvée par l’ancien gouvernement de Joe Biden et est très largement soldée, mais quelques équipements et armes étaient encore à livrer, explique franceinfo.

Ce revirement américain intervient trois jours après une rencontre houleuse avec Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale. Donald Trump et son vice-président J.D. Vance ont reproché au président ukrainien de ne pas être assez reconnaissant envers les États-Unis, de faire de la « propagande » et de pousser le monde à la « troisième Guerre mondiale ». Après cet échange, la visite de Volodymyr Zelensky avait été écourtée, sans qu’un accord sur les minerais en Ukraine ait pu être signé. Toutefois, le président des États-Unis n’a pas exclu que cet accord puisse être signé. Lors d’un entretien pour Fox News publié lundi, J.D. Vance a avancé que le président ukrainien avait « montré un refus clair de s’engager dans le processus de paix », ce qui pourrait expliquer l’arrêt de l’aide militaire américaine.

Des garanties de sécurité pour l’Ukraine

De son côté, Volodymyr Zelensky a dit vouloir « mettre fin à cette guerre le plus vite possible ». Il appelle à fournir des garanties de sécurité à l’Ukraine. « C’est l’absence de garanties de sécurité pour l’Ukraine il y a onze ans qui a permis à la Russie de commencer l’occupation de la Crimée et la guerre dans le Donbass, puis l’absence de garanties de sécurité a permis à la Russie de lancer une invasion à grande échelle », a-t-il indiqué dans une vidéo publiée lundi 3 mars au soir.

À l’issue de l’entrevue entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, les dirigeants européens ont apporté leur soutien au président ukrainien. Ils veulent également pallier le désengagement ukrainien. « Nous devons nous adapter, et les Européens s’organisent pour cela », a assuré le ministre de l’Économie Eric Lombard. Pour l’instant, la loi de programmation militaire prévoit d’augmenter les crédits de trois milliards d’euros par an, rappelle Le Monde, mais Eric Lombard souhaite « aller plus vite et plus fort ». « Il y a un réveil de l’Union européenne pour augmenter nos investissements de défense », a ajouté le ministre de l’Économie. Dans ce cadre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a dévoilé, mardi 4 mars, un plan pour renforcer la défense européenne. Appelé « Rearm Europe », il pourrait mobiliser près de 800 milliards d’euros de dépenses pour la défense.

Dans le détail, la présidente de la Commission européenne a insisté sur le fait que « la question n’est plus de savoir si la sécurité de l’Europe est réellement menacée ou si l’Europe doit assumer davantage de responsabilités pour sa propre sécurité ». Dans une lettre pour les dirigeants européens, elle a proposé « d’activer la clause d’échappement nationale du Pacte de stabilité et de croissance » pour permettre « aux États membres d’augmenter considérablement leurs dépenses de défense sans déclencher la procédure de déficit excessif ». Avec une augmentation des dépenses de défense de 1,5% du PIB en moyenne, « cela pourrait créer une marge budgétaire de près de 650 milliards d’euros sur une période de quatre ans », a précisé Ursula von der Leyen.