Les pourparlers pour la paix en Ukraine se font plus pressants que jamais depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Le président des États-Unis, qui promettait de mettre fin au conflit en « 24 heures », a œuvré pour de meilleures relations avec la Russie. Fait notoire, les premières discussions pour mettre fin à la guerre en Ukraine se sont déroulées sans l’Europe, qui craignait un accord au détriment de l’Ukraine. Donald Trump et Vladimir Poutine avaient ainsi échangé par téléphone le 18 mars pour parvenir à un premier accord de trêve, un cessez-le-feu de 30 jours sur les infrastructures énergétiques. Un nouvel accord de paix a été conclu le 25 mars entre les deux pays, sous l’égide des États-Unis, pour un cessez-le-feu dans les mers.

Pour l’heure, la domination des États-Unis n’a pas permis de mener à la paix. Le pays, las de voir que la situation ne progresse pas, a prévenu qu’il pourrait se désengager du processus sans avancée notable. Le 23 avril, le vice-président des États-Unis, J. D. Vance a indiqué que l’Ukraine et la Russie devraient procéder à des « échanges territoriaux » pour un accord viable. Le 7 mai, il a réitéré son appel en demandant à la Russie et à l’Ukraine de négocier directement. « Nous aimerions que les Russes et les Ukrainiens se mettent d’accord sur des lignes directrices de base pour s’asseoir et se parler », a-t-il développé. Face à l’hégémonie américaine, les dirigeants européens ont rappelé leur soutien sans faille à l’Ukraine et ont multiplié les réunions concernant la sécurité en Europe.

Avec la guerre en Ukraine, les Européens ont décidé de former une « coalition des volontaires ». Elle est constituée en majorité de pays européens, mais aussi de pays comme l’Australie et la Turquie, indique franceinfo. Voyant que les États-Unis pouvaient se désengager du processus de paix en Ukraine, cette coalition veut garantir aux Ukrainiens des soutiens politiques. Les dirigeants européens estiment que Vladimir Poutine ne veut pas faire la paix et ne croient pas en la stratégie américaine, qui permet à Moscou de gagner du temps en continuant de progresser sur le terrain.

Pousser Vladimir Poutine à mettre fin à la guerre en Ukraine

Samedi 10 mai, les alliés européens et les États-Unis ont proposé, ensemble, un cessez-le-feu « complet et inconditionnel » de 30 jours à la Russie, la menaçant de « lourdes sanctions » si elle ne l’acceptait pas. Le même jour, les dirigeants français, britannique, allemand et polonais se sont rendus à Kiev en signe de soutien à l’Ukraine. « Si Poutine est sérieux au sujet de la paix, alors il a une chance de le montrer », a indiqué le Premier ministre britannique Keir Starmer, dont les propos ont été cités par L’Express. L’Europe défend la paix et veut montrer que le seul obstacle pour mettre fin à la guerre en Ukraine est Vladimir Poutine. Elle veut aussi que Donald Trump réalise que la Russie n’avance pas sur les questions de paix. Les chefs d’État européens souhaitent que le président américain soit plus ferme face au dirigeant russe.

Après cette demande, le Kremlin a fustigé un « ultimatum » et a rejeté l’idée d’un cessez-le-feu immédiat. Les alliés européens ont estimé, lundi 12 mai, que la Russie n’a montré « aucune intention sérieuse de faire des progrès » et de nouvelles sanctions financières contre la Russie ont été votées par l’Europe. Des discussions « directes » entre la Russie et l’Ukraine, les premières depuis 2022, auront lieu jeudi 15 mai à Istanbul. Elles se tiendront en présence de Volodymyr Zelensky et du secrétaire d’État américain Marco Rubio. La Russie, qui dit « se préparer aux négociations », n’a pas détaillé la composition de sa délégation et Vladimir Poutine n’a pas confirmé sa présence en Turquie. L’Europe continue de se mobiliser puisqu’un sommet est prévu à Rome, vendredi 16 mai, pour parler de la coordination du soutien de l’Ukraine, mais aussi du renforcement des forces de défenses européennes.