Une semaine après un appel historique entre le Kremlin et Washington, les négociations sur l’avenir de la guerre russo-ukrainienne se sont intensifiées ces derniers jours au point de parvenir à un nouvel accord de paix. Mardi 25 mars, l’Ukraine et la Russie ont donc convenu de cesser les combats en mer Noire, rapporte la Maison-Blanche. Selon le New York Times, cette pause dans les attaques maritimes constituerait une étape importante vers la paix, mais la date de son entrée en vigueur n’est pas encore connue.
Concernant la mise en place de cet accord, le Kremlin a annoncé que le cessez-le-feu en mer Noire interviendrait uniquement “après” la levée de diverses sanctions occidentales, souligne Le Monde. En particulier, celles imposées sur la banque agricole russe Rosselkhozbank, à certains ”producteurs et exportateurs de denrées (…) et d’engrais”, ainsi que celles visant des “compagnies d’assurances sur les cargaisons”, ajoute la source. De son côté, Kiev “mettra en œuvre” les accords annoncés par Washington, a affirmé Volodymyr Zelensky. Toutefois, le président ukrainien s’est opposé à un “affaiblissement” des sanctions internationales visant la Russie.
Les infrastructures énergétiques, la mer Noire et après ?
Trois ans après l’invasion du territoire ukrainien par l’armée russe, les discussions de paix semblent s’accélérer. Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche n’est sans doute pas anodin à cette situation. En quelques mois, les États-Unis ont pris l’avenir du conflit entre leurs mains en mettant pression à Kiev sur l’aide militaire et financière américaine accordée, tout en reprenant un contact direct avec la Russie et Vladimir Poutine en personne. Après avoir conclu une trêve d’un mois sur les infrastructures énergétiques le 19 mars dernier, c’est désormais en mer que la paix va s’opérer.
Mais les récentes discussions organisées en Arabie Saoudite sous l’égide des États-Unis ont amené à d’autres sujets de négociations. Ainsi, les États-Unis se sont engagés, en ce qui concerne l’Ukraine, à “soutenir les efforts en vue d’échanges de prisonniers, de la libération de civils et du retour d’enfants ukrainiens déplacés de force”, rapporte Le HuffPost. Washington a également fait un pas vers Moscou en promettant de soutenir une réouverture de la Russie “au marché mondial pour les exportations de produits agricoles et d’engrais”.
Des négociations insuffisantes pour l’Europe
Du côté de l’Europe, absente des discussions organisées au Moyen-Orient, la réaction ne s’est pas fait attendre. Le président français, Emmanuel Macron a estimé que les accords allaient “dans la bonne direction” mais qu’ils étaient encore insuffisants pour parvenir à “un cessez-le-feu durable, solide, et encore moins un accord de paix”, souligne Le HuffPost. Un conseiller de l’Élysée a assuré que la Russie “devait prendre des engagements solides, vérifiables, à la hauteur de ceux que le président Zelensky a pris pour un cessez-le-feu complet” car pour l’heure, “Vladimir Poutine n’a accepté ni le cessez-le-feu, ni la période de 30 jours”.
En effet, aucun accord de cessez-le-feu total et sans conditions n’a été pris à Djeddah. Alors que l’Ukraine se dit “prête” à aller dans ce sens, la Russie tempère et préfère jouer la carte du temps. Enfin, comme le rapporte Le Monde, Emmanuel Macron recevra Volodymyr Zelensky mercredi 26 mars au soir à l’Élysée pour préparer le sommet sur la sécurité de jeudi.