Un appel que le monde attendait. Mardi 18 mars 2025, Vladimir Poutine et Donald Trump se sont parlé au téléphone. Les chefs d’État ont échangé durant près de deux heures et demie sur la suite du conflit qui oppose la Russie et l’Ukraine et sont parvenus à un premier accord de trêve, une pause de 30 jours limitée aux infrastructures énergétiques. Des négociations vues comme une victoire dans le camp américain qui se félicitait mardi soir d’un « premier succès tangible obtenu par Trump auprès de la Russie », rapporte The Wall Street Journal.
Oui, la Russie a bien accepté un cessez-le-feu de 30 jours sur les infrastructures énergétiques. Mais que retenir de plus de cet appel ? Selon le journal américain, la Russie a notamment fait pencher dans la balance sa volonté de réduire les aides militaires de l’Ukraine. « Pour parvenir à un cessez-le-feu plus large, la Russie a mis en avant la nécessité d’imposer des concessions supplémentaires à l’Ukraine, notamment l’arrêt du réapprovisionnement de l’armée ukrainienne et de la mobilisation. » En plus d’une fin de l’aide militaire des Occidentaux envers l’Ukraine, le Kremlin a précisé que l’interruption de « la fourniture d’informations » par les Américains à Kiev était une « condition clé pour empêcher une escalade du conflit », souligne France Info qui cite l’AFP.
Des négociations qui déçoivent l’Europe
En réaction au compte-rendu de cet entretien, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a répondu favorablement à la proposition de trêve de 30 jours avec la Russie. Toutefois, il demande à l’administration américaine plus de « détails » des discussions tenues lors de l’appel. Par ailleurs, The New York Times a fait remarquer dans son analyse que le compte rendu de la Maison-Blanche était « vague« , et qu’il évitait « d’entrer dans les détails sur des points clés, dont de possibles concessions territoriales ukrainiennes« , rapporte Courrier International.
Côté européen, les dirigeants français et allemand ont également pris la parole suite à l’appel entre Moscou et Washington. Les deux grandes forces de l’Europe assurent qu’ils continueront à soutenir « l’armée ukrainienne dans sa guerre de résistance face à l’agression russe ». Emmanuel Macron a stipulé qu’un règlement du conflit « n’est pas concevable si les Ukrainiens ne sont pas autour de la table ». Par ailleurs, la présidence russe a fait une demande supplémentaire à Washington et souhaite procéder à un échange de prisonniers en date du 19 mars. Une demande à laquelle Kiev n’a pas encore réagi.