Jeudi 8 mai, à 18 h 10 et après seulement quatre tours de vote, le conclave a rendu sa décision. La fumée blanche s’est élevée de la cheminée du Vatican. La foule rassemblée sur la place Saint-Pierre a crié, applaudi, acclamé la nouvelle, « Habemus Papam » (Nous avons un pape). Le cardinal américain Robert Francis Prevost succède à Jorge Mario Bergoglio. Le pape Léon XIV succède à François.
Surnommé le « Latin Yankee », à Rome, Léon XIV est devenu le premier pape étasunien à s’asseoir sur le Saint-Siège. Décrit comme un cardinal discret et proche de François, il occupait depuis 2023 la fonction de nommer les évêques du monde, désormais il est leur représentant, souligne France info.
Aux origines de Léon XIV
Né en septembre 1955 à Chicago d’un père franco-italien et d’une mère espagnole. Robert Francis Prevost a été enfant de chœur dans sa jeunesse, puis a fréquenté l’école paroissiale, avant d’entrer au séminaire à l’âge de quatorze ans. En 1977, il obtient une licence en mathématiques à l’université de Villanova, en Pennsylvanie. Cinq ans plus tard, il est ordonné prêtre et obtient un doctorat en droit canonique à l’université pontificale Saint-Thomas d’Aquin à Rome, précise Réforme.
Après les États-Unis, Robert Francis Prevost va découvrir l’Amérique du Sud et notamment le Pérou où il servira comme prêtre de paroisse pendant vingt ans. Ses voyages et son héritage lui ont permis de diversifier ses langues et aujourd’hui il parle couramment l’anglais, l’espagnol, le portugais, l’italien et le français.
Pourquoi le nom de Léon XIV ?
Au moment de sa présentation au monde, le cardinal Robert Francis Prevost est devenu Léon XIV. Un choix, qui selon France Info, peut se comprendre de plusieurs manières. La symbolique du nom peut être un hommage à un membre de la famille du Souverain ou à un saint, voire à un ancien pape. Dans le cas du nouveau pape, Léon XIV a choisi de se rappeler au mandat de Léon XIII (1878-1903) qui avait publié une encyclique en 1891 à l’origine de la doctrine sociale de l’Église, comme le souligne La Croix. Certains spécialistes interrogés par France 2 font aussi référence à Léon Ier (440-461) qui était un « pape des temps troublés » à une époque particulière, celle de la chute de l’Empire romain.
Le choix du nom est également un indicateur de la vision du mandat pontifical à venir. François (2013-2025) avait choisi son nom en référence à François d’Assise, défenseur des pauvres au XIIIe siècle, précise Libération. Benoît XVI (2005-2013) « en référence à Benoît XV, qui a guidé l’Église dans la période difficile de la Première Guerre mondiale”, ajoute France info. À noter que le nom de pape le plus utilisé au fil des siècles est Jean, puis Benoît, Grégoire, Clément, Innocent, Pie et donc Léon.
Les réactions des politiques
Dans les instants qui ont suivi la fumée blanche et la présentation de Léon XIV au monde, les chefs d’États ont tour à tour réagi. Sur son réseau Truth Social, le président américain a déclaré : « Félicitations au cardinal Robert Francis Prevost, qui vient d’être nommé pape. C’est un tel honneur de réaliser qu’il est le premier pape américain. Quelle excitation et quel grand honneur pour notre pays. J’ai hâte de rencontrer le pape Léon XIV. Ce sera un moment très significatif ! ». De son côté, le président français a appelé à ce que « ce nouveau pontificat soit porteur de paix et d’espérance. » La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a quant à elle souligné l« héritage spirituel” de Léon XIV « qui s’inscrit dans le sillon tracé par le pape François ».
Les dirigeants russes et ukrainiens ont également salué la nomination du pontife. Vladimir Poutine a déclaré être « sûr » qu’un « dialogue constructif » se poursuivra et Volodymyr Zelensky, a appelé le Vatican a continuer à soutenir « moralement et spirituellement » Kiev, détaille France info. Enfin, la présidente du Pérou, Dina Boluarte, a qualifié cet évènement d’« historique » pour son pays, rappelant que le pape y avait officié durant deux décennies comme prêtre.
Une première journée de pape
Le soir de sa nomination, Léon XIV a reçu plusieurs fidèles au Palais du Saint-Office, situé au sud de la Basilique Saint-Pierre, et a pu leur apporter ses premières bénédictions. Dans les heures qui ont suivi, le pontife a préparé sa première messe qu’il a tenue au cœur de la Chapelle Sixtine le vendredi 9 mai à partir de 11 heures.
Dans les prochains jours, le pape sera convié à plusieurs rendez-vous, précise France info. Dès dimanche 11 mai, il officiera la prière du Regina Coeli, puis lundi 13 il rencontrera des journalistes au Vatican, avant de poursuivre sa nouvelle vie en tant que 267e Souverain pontife.