À quelques jours de la rentrée scolaire, l’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei) alerte sur les "milliers d’enfants" handicapés qui se retrouvent sans solution. Sonia Ahehehinnou, vice-présidente de l’Unapei, pointe notamment du doigt le manque d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). Selon une étude de l’association dont les résultats ont été publiés dans un communiqué lundi 26 août, 27% des élèves handicapés ont accès à moins de six heures de cours par semaine dans l’Eure, indique Le Monde. Ce nombre passe à 40% des élèves dans l’Hérault et à 50% dans la Sarthe. De son côté, l’Éducation nationale assure que 470 000 élèves en situation de handicap sont scolarisés, "dont les deux tiers bénéficient de l’aide d’un accompagnant".

Un manque de professionnels formés au handicap

Cette rentrée scolaire marquera le déploiement d’un nouveau dispositif du gouvernement : des"pôles d’appui à la scolarité" dans quatre départements (Aisne, Côte-d’Or, Eure-et-Loir, Var). Chacun d’entre eux est composé d’un professeur référent et d’un éducateur spécialisé. Ils proposeront des aménagements pédagogiques et du matériel adapté, sans attendre une notification de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). L’association a aussi dévoilé, lundi 26 août, un sondage OpinionWay portant sur la scolarisation des enfants en situation de handicap intellectuel. Celui-ci révèle que 83% des Français sont conscients des conditions de scolarisation inadaptées ou inexistantes et 89% déplorent le manque important de professionnels formés, rapporte franceinfo.

L’Unapei rappelle qu’en 2024, "il existe encore de nombreux enfants en situation de handicap intellectuel qui n’ont pas accès à la scolarité, qui ne bénéficient pas d’une solution de scolarisation adaptée à leurs besoins ou à leur niveau". Elle souligne aussi que certains enfants en situation de handicap ne sont pas comptabilisés dans les effectifs de l’Éducation nationale. L’association demande "tous les moyens nécessaires, en qualité et en quantité, pour garantir à chaque enfant en situation de handicap l’accès à la scolarisation, quelle que soit la modalité de scolarisation". Elle souhaite également que les élèves puissent participer aux activités périscolaires, qu’ils aient des enseignants formés et que l’école de droit commun soit plus accessible.

Des enfants handicapés toujours dans l’incertitude

Plusieurs parents témoignent auprès de l’association, à quelques jours de la rentrée, alors qu’ils ne savent toujours pas si leur enfant pourra se rendre à l’école. Nour, six ans, qui souffre d’hémiplégie, pourrait ne pas faire sa rentrée au CP. "Nour a besoin d’une personne pour l’aider à l’école, d’une AESH, et là, on ne sait pas encore si elle en aura une donc c’est l’incertitude", explique sa maman. Sans cela, la fillette devra rester à la maison. "Nos enfants sont en capacité d’aller à l’école, c’est un droit. C’est un combat de tous les jours", conclut sa maman.