L’Azerbaïdjan a décidé de mener une opération antiterroriste dans l’enclave du Haut-Karabakh. Sur franceinfo, le professeur en relation internationale, Tigrane Yégavian, évoque la situation de la région, disputée depuis des lustres entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Selon lui, il faut s’attendre à un nettoyage ethnique à l’encontre du peuple arménien et principalement celui du Haut-Karabakh, mais pas que. « L’Azerbaïdjan ne va pas s’arrêter au nettoyage ethnique des armées du Karabakh. Mais ils ne vont pas s’arrêter là, parce qu’ils ont des revendications sur le sud de l’Arménie. » Le gouvernement azerbaïdjanais, basé à Bakou, a profité selon Tigrane Yégavian « du fait que le monde regarde ailleurs, avec le contexte en Ukraine, et la Russie« , pour déclencher son opération militaire.
Ce qui se passe dans le Haut-Karabakh n’est pas un conflit qui date d’hier. Ce territoire connaît des tensions depuis plus d’un siècle entre les deux belligérants. Province historique de l’ancien royaume d’Arménie, elle est cédée en 1921 à l’Azerbaïdjan soviétique. Une décision que la population n’a jamais acceptée. En 1988, cette dernière réclame un retour sous l’égide arménienne. Une guerre a alors eu lieu entre les deux États pour la propriété de cette région.
Le statut du Haut-Karabakh n’est pas réglé
L’Arménie remporte le conflit, mais le statut du Haut-Karabakh n’est pas officiellement réglé et reste officiellement la propriété des Azerbaïdjanais, mais sous autorité arménienne. En 2020, la guerre militaire a repris, avec l’Azerbaïdjan qui a envahi le territoire avec pour objectif l’anéantissement du Karabakh arménien. Une guerre dans laquelle leur progression a été stoppée après l’intervention militaire de la Russie.
Moscou étant occupé sur le front ukrainien, et les autres nations occidentales ont étant progressivement écartées de la table des discussions par la Turquie et les Russes, l’affrontement armé a repris. Une reprise des armes avec deux objectifs pour l’Azerbaïdjan comme l’explique le professeur : « En finir avec la présence arménienne et relier leur territoire du Nakhitchevan, qui est adossé à la Turquie et l’Arménie en formant un corridor extraterritorial qui passerait par le sud de l’Arménie. »