La Banque Mondiale affirme que la mobilité socio-économique pour les plus pauvres des pays à faibles revenus, dont la plupart se trouvent en Afrique et en Asie du Sud, est particulièrement faible. Cette « transmission » de la pauvreté d’une génération à l’autre est la conséquence de multiples facteurs.
La pauvreté en héritage
Premièrement, les plus défavorisés ont souvent un accès limité à une éducation de qualité en raison de la distance à parcourir pour atteindre les écoles, les frais de scolarité trop élevés et/ou le manque d’infrastructures éducatives (particulièrement en zones rurales). Limitant leurs opportunités futures et maintenant les individus dans des emplois mal rémunérés et précaires, l’absence ou l’insuffisance d’éducation scolaire contribuent à perpétuer le cycle de la pauvreté. De plus, les contraintes financières et le manque d’accès à des services de santé adéquats dans les foyers pauvres affectent la santé et le développement des enfants dès leur plus jeune âge, compromettant ainsi leur potentiel futur.
Un départ désavantageux
De nombreuses cultures, comme celles d’Afrique subsaharienne, ajoutent à cela des inégalités entre garçons et filles. En effet, les filles y sont souvent désavantagées dès l’enfance puisque moins de valeur et de droits leur sont généralement donnés. Ainsi, si une famille a peu de moyens, le garçon sera favorisé plutôt que la fille notamment en termes d’éducation car culturellement, les femmes sont celles qui quitteront la famille lorsqu’elles se marieront et sont ainsi moins bénéfiques à la famille. Les mariages et maternités précoces peuvent également priver les jeunes filles d’une éducation adéquate tout comme les rôles traditionnels assignés aux femmes dans les tâches domestiques et agricoles restreignent leurs possibilités d’emploi, de prêts et de revenus.
Pour les femmes comme pour d’autres, le manque d’accès à des moyens financiers, tels que les prêts et le crédit, représente un obstacle majeur à la sortie de la pauvreté. Les individus et les petites entreprises qui n’ont pas accès à des services financiers formels, du fait de l’absence d’infrastructures ou du refus de celles-ci de leur octroyer un prêt (car jugés trop pauvres, le cercle vicieux continue…), se retrouvent dans l’impossibilité de développer leurs activités. Les populations pauvres se retrouvent souvent à dépendre d’emprunts informels à des taux d’intérêt exorbitants aggravant leur situation financière.
Des circonstances aggravantes
Si les conditions de départ peuvent d’emblée limiter les chances de changer de situation socio-économique, certaines circonstances viennent encore plus les amoindrir. Les conflits armés et l’instabilité politique en font partie du fait de leurs conséquences dévastatrices sur les économies et les sociétés. Destruction d’infrastructures, perturbation des activités économiques, déplacement de […]