Alerte sur l’évolution climatique. Dans un rapport publié le 20 mars, Météo-France s’intéresse aux conséquences du changement climatique à venir d’ici la fin du siècle. À quoi ressemblera la France avec un réchauffement de + 4 °C (par rapport à la période préindustrielle) se demandent les experts, pour qui l’objectif est de « faciliter la prise en compte de la Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC)« .

Tout d’abord, il faut avoir à l’idée que la barre des + 4 °C ne devrait être franchie qu’en 2100. Ainsi, dans une France future, la température moyenne annuelle s’élèvera à 14,2 °C, contre 10,9 °C sur la période 1976-2005. Météo-France ajoute que le thermomètre pourrait même atteindre les 15 degrés à Paris et son agglomération, ce qui est actuellement le climat de la région de Montpellier. La température serait même encore plus élevée dans la moitié sud du pays (+ 18 °C, soit l’équivalent actuel de l’Andalousie, en Espagne).

Une météo aux conséquences extrêmes

Avec un réchauffement global de la Terre et une augmentation des températures, les conséquences sur le quotidien de la population pourraient être extrêmes. Selon les experts météorologiques, il y aura dix fois plus de jours de vagues de chaleur que sur la période 1976-2005, 24 « nuits chaudes » en moyenne (supérieures à 20 °C) par an et jusqu’à 120 sur le littoral méditerranéen. À l’inverse, l’intensité des pluies va augmenter de 15 % (par rapport à la même période), aggravant les possibilités de crues et d’inondations.

Les forêts seront également touchées avec un risque élevé de feux sur tout le territoire. De plus, en 2100, l’hiver sera raccourci avec moins de deux mois de neige en moyenne montagne, soit entre 800 et 1 000 mètres d’altitude. D’ici la fin du siècle, la ressource en eau va également diminuer. Cette diminution sera due à « l’augmentation des températures et l’évolution saisonnière du cumul de précipitation » qui, en plus du changement climatique, modifiera le cycle de l’eau et son usage auprès de l’ensemble des bénéficiaires (population, industrie, énergie, agriculture).

Ce rapport de Météo-France est essentiel puisqu’il permet dès maintenant d’informer la population et l’action publique des potentielles conséquences d’une vie sous + 4 °C de température moyenne. Comme le rappellent les auteurs du rapport, « toutes les régions de l’Hexagone ne sont pas exposées ni sensibles de la même façon aux différents risques climatiques », toutefois l’ensemble du territoire sera concerné par les changements climatiques à venir, que ce soit par une augmentation des températures générales, un hiver raccourci dans les Alpes, de plus en plus d’inondations dans les zones inondables ou encore des feux de forêts fréquents dans le sud du pays.