«Je sens clairement qu’une révolution est en train de se dérouler en Iran. Ce matin, je suis passée devant des policiers sans voile. A l’hôpital, de nombreuses femmes l’enlèvent également. Mais ce qui m’impressionne le plus, ce sont les étudiantes qui brûlent leur hidjab au sein de l’université, qui est un espace public. Même dans mes rêves, c’était inconcevable», déballe Tara, la trentaine. Malgré les coupures d’internet et les problèmes de connexion, la jeune mère a le sourire lorsque la vidéo commence. Pour elle, le mouvement de protestation qui a commencé le 16 septembre passé par la mort de la jeune Mahsa Amini est unique. «J’habite dans le nord de Téhéran, mais mon frère passe beaucoup de temps dans les quartiers sud, populaires. Et même dans les villes conservatrices telles qu’Ispahan, où les retraités sont descendus dans les rues, c’est le même cri de rage de la société qui subit la mauvaise gestion environnementale, l’étouffement économique, le manque de liberté et, surtout, la corruption des dirigeants», rapporte-t-elle.
Lernik, née en Iran, comme son père, mais d’une mère née en Arménie, ne se rend pas aux manifestations par peur […]