Ils étaient en colère. “Honte à la France”, ont notamment lancé les manifestants. Devant l’ambassade de France à Téhéran, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées, dimanche 8 janvier, pour dénoncer les caricatures d’Ali Khamenei publiées par l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, indique Le Monde. Des drapeaux français ont même été brûlés. Le quotidien, qui cite l’AFP, précise que la plupart des participants étaient des élèves de séminaires chiites et des femmes en tchador.
Pour rappel, en décembre dernier, Charlie Hebdo avait décidé de lancer un “concours international” de caricatures, souligne Le Figaro. Objectif : soutenir les “Iraniens qui se battent pour leur liberté”. Car depuis septembre dernier, une révolte sociale inédite secoue le régime qui, de son côté, réprime et tue.
Pas de délit de blasphème
Le 4 janvier, l’hebdomadaire satirique a ainsi publié des caricatures du guide suprême de la République islamique dans une édition spéciale consacrée à l’anniversaire de l’attentat meurtrier, en 2015, contre les locaux de la rédaction parisienne. Mais très vite, l’Iran a fustigé des caricatures “insultantes et indécentes”.
Le régime a donc ensuite annoncé la fermeture de l’Institut français de recherche en Iran (Ifri), le plus ancien centre d’études français dans le pays. Avant même sa fermeture, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, avait rappelé que “la liberté de la presse existe (en France) contrairement à ce qu’il se passe en Iran”. Elle soulignait aussi le fait que le délit de blasphème n’existe pas dans le pays.