Samedi 15 octobre, les Iraniens étaient à nouveau dans la rue de plusieurs villes du pays, rapporte Le Point. Plusieurs universités, comme celle de Téhéran, d’Ispahan (Sud) et de Kermanshah (Nord-Ouest), ont été investies par des manifestants. Et ce, malgré la brutale répression qui s’abat sur eux depuis le début du mouvement de protestation déclenché le 16 septembre. Ce jour-là, la jeune Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédait, trois jours après avoir été arrêtée par la police des mœurs à Téhéran pour avoir, d’après cette dernière, enfreint le code vestimentaire ultra strict de la République islamique pour les femmes.
Face à la grogne sociale et aux différents slogans scandés lors des manifestations (“Le début de la fin” du pouvoir, “Mort au dictateur”, en référence au guide suprême Ali Khamenei), les forces de sécurité iraniennes ne lésinent pas sur la violence. D’après l’ONG Iran Human Rights (IHR), installée à Oslo, plus de 120 manifestants ont été tués depuis le début de la contestation, précise Le Figaro. Lundi 17 octobre, l’ONU a appelé l’Iran à mettre fin aux “graves violations” dont sont victimes les enfants : en effet, au moins 23 d’entre eux auraient été tués par les forces de sécurité iraniennes et des centaines d’autres blessés, emprisonnés ou torturés. Au total, plus de 40 organisations de défense des droits humains ont exprimé, le même jour, “leurs vives préoccupations” face à “la machine de répression déployée par les autorités iraniennes pour sévir” contre le mouvement de contestation.
Mais la nouvelle génération n’entend pas baisser les bras. Qu’importe la férocité du régime. Samira, une jeune iranienne de 20 ans, confie au journal Le Monde n’avoir “rien à perdre”. “Je suis en colère parce que l’injustice est devenue une banalité dans ce pays. Parce que j’ai toujours été ignorée. Parce que c’était comme si nous devions rester muets jusqu’à la fin. Je veux m’habiller comme je veux. Je veux avoir mes propres idées. Je veux vivre sans avoir peur”, clame-t-elle.