Aujourd’hui, elle enseigne le français aux réfugiés ukrainiens accompagnés par l’Armée du Salut au Havre.
« J’ai 35 ans. La dernière ville ukrainienne où j’ai habité c’était Kiev. J’étais professeure de français, je travaillais à l’Institut français de Kiev. J’avais une vie ordinaire : un travail, des loisirs, des sorties en familles et entre amis. Je vivais une vie tranquille. Mais la situation a commencé à être plus tendue à l’approche de la guerre. Dans tous les médias nationaux et du monde, on parlait de la politique ukrainienne, de la situation géopolitique de l’Ukraine et de l’éventualité d’une guerre.
Le 1er mars 2022, une semaine après le début du conflit, j’ai décidé de quitter l’Ukraine.
Stress et bombardements
J’y avais déjà pensé avant le 1er mars, mais ce jour-là l’armée russe a attaqué le centre-ville de Kharkiv, j’ai vu des vidéo montrant des voitures calcinées, des gens morts gisant sur le sol, le centre-ville bombardé. Cela m’a bouleversée et à ce moment-là j’ai compris qu’ils étaient capables de tout et qu’ils attaqueront des civils (à l’époque ils – les dirigeants russes – disaient que leur « opération militaire spéciale » ne cibleraient que les infrastructures militaires ukrainiennes). De plus, je n’arrivais pas à dormir et à manger normalement à cause du stress et des bombardements […]