À l’approche des Jeux olympiques, plusieurs sans-abris ont été évacués des rues de Paris. Le collectif Le Revers de la médaille, qui regroupe des organisations d’aide aux personnes précaires, dénonce "un nettoyage social" avant cette grande fête mondiale qui devrait servir le vivre-ensemble. Ainsi, entre le 16 et le 18 juillet, environ 470 personnes ont été évacuées de campements situés sur le canal de l’Ourcq, où la flamme olympique passera jeudi 25 juillet, indique Le Monde. D’autres campements ont été évacués sur le canal Saint-Denis, avant des sites d’épreuves, mais aussi au niveau du Pont Marie, où est prévue la cérémonie d’ouverture. Des blocs de béton ont parfois été installés pour dissuader les sans-abris de revenir.
Toutefois, davantage de places ont été proposées aux SDF dans des hébergements. Selon Paul Alauzy, coordinateur de la veille sanitaire à Médecins du monde et porte-parole du Revers de la médaille, l’État aurait gardé des places afin de présenter un Paris vide de sans-abris au moment des Jeux Olympiques. En réponse, Christophe Noël du Payrat, directeur du cabinet du préfet d’Ile-de-France, dément que ces mises à l’abri sont liées aux JO. L’État, qui avait promis un "héritage social" des Jeux, a ouvert 274 places d’hébergement de qualité et pérennes et souhaite poursuivre après les JO. "Positif, mais tellement peu", regrette Paul Alauzy, cité par Le Monde.
Le nombre de sans-abris expulsés en augmentation
En juin 2024, le collectif Le Revers de la médaille avait publié un rapport pointant "un an de nettoyage social" avant les Jeux olympiques de Paris 2024. Le nettoyage social est défini comme étant "le fait d’harceler, d’expulser et d’invisibiliser les populations catégorisées par les pouvoirs publics comme indésirables des lieux où se tiendront les JOP". Cela se traduit par le fait de disperser les sans-abris dans l’espace, mais aussi de les éloigner de Paris. Entre avril 2023 et mai 2024, les associations et les collectifs ont ainsi recensé 138 expulsions en Île-de-France, qui ont concerné 12 545 personnes, contre 121 expulsions sur la même période en 2021-2022 et 122 expulsions en 2022-2023. Le nombre de personnes concernées est en augmentation de 38,5% par rapport à 2021-2022.
Le rapport pointe aussi "10 expulsions de squats habités par des personnes exilées très précarisées dans toute la région, pour un total de 1 967 personnes expulsées". Il souligne que ces occupations sont l’une des "rares alternatives au campement et à la vie à la rue, en l’absence de possibilité d’accéder à l’hébergement institutionnel".