200. C’est le nombre d’obus d’artillerie que Pyongyang a tiré au large de sa côte ouest, a déclaré vendredi 5 janvier le ministère sud-coréen de la Défense. Face à cette menace proférée par le Corée du Nord, Séoul a ordonné l’évacuation des habitants des îles sud-coréennes reculées de Yeonpyeong et Baengnyeong à titre de “mesure préventive”, situées à environ une dizaine de kilomètres de la Corée du Nord. De son côté, l’agence nord-coréenne a affirmé que les tirs d’exercice menés par le régime de Kim Jong-un n’ont “même pas eu d’impact indirect dans les îles Yeonpyeong et Baengnyeong”.  

“Un acte de provocation”  

La Corée du Sud a quant à elle dénoncé un “acte de provocation”, pressant son voisin d’y mettre un terme, et prévenant également qu’il répondra par des mesures “appropriées”. Dans un communiqué, le ministère sud-coréen de la Défense a précisé : “Nous avertissons sévèrement que la Corée du Nord porte l’entière responsabilité de cette escalade de la crise et nous l’exhortons à cesser immédiatement ces actions. Notre armée suit et surveille de près la situation en étroite coordination avec les États-Unis”. Le Parisien ajoute que seulement quelques heures après ces tirs, l’armée sud-coréenne a commencé des “exercices d’artillerie à munitions réelles avec des obusiers automoteurs K9” sur l’île de Yeonpyeong.  

Face à la situation, la Chine a pour sa part appelé “toutes les parties au calme et à la retenue”, et espère que les parties “s’abstiendront de prendre des mesures qui aggravent les tensions et qu’elles éviteront une nouvelle escalade”.  

En 2010, Pyongyang avait 170 obus d’artillerie sur l’île de Yeonpyeong, causant la mort de quatre personnes, dont deux civils. C’était alors la première attaque nord-coréenne contre des civils depuis la guerre de Corée (1950-1953).  

“Une guerre pouvait être déclenchée à tout moment” 

Malgré le processus de rapprochement entamé en 2018 entre les deux Corée, ces relations se sont détériorées jusqu’à atteindre un point bas cette année après le lancement d’un satellite espion par Pyongyang. Une action qui a poussé Séoul à suspendre partiellement un accord militaire de 2018, visant à désamorcer les tensions. Le Figaro indique qu’en décembre, suite à une réunion du comité central du Parti des travailleurs de Corée, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a ordonné l’accélération des préparatifs militaires en vue “d’une guerre”, qui pouvait “être déclenchée à tout moment sur la péninsule”. Ce vendredi 5 janvier, il a appelé à accroître la production de missiles lors d’une visite dans une usine d’armement, en préparation d’une “confrontation militaire” avec la Corée du Sud et les Etats-Unis. Le dirigeant a félicité des responsables de l’établissement en affirmant qu’ils avaient déjà “dépassé l’objectif” de production de lanceurs de missiles “fixé par des responsables du parti » en 2023.  

En 2023, la Corée du Nord a procédé à un nombre record d’essais de missiles balistiques, en violation de nombreuses résolutions de l’ONU le lui interdisant. Le pays a également gravé dans sa Constitution son statut de puissance nucléaire, et a testé avec succès le Hwasong-18, le missile balistique intercontinental (ICBM) le plus puissant de son arsenal, capable d’atteindre les États-Unis.