La fierté de rencontrer Latifa Ibn Ziaten se lit sur les visages. Tout comme la fierté pour les bénéficiaires de la Frat’Aire d’avoir poussé la porte d’une grande école comme l’IUT de Belfort. Une chose qui paraissait inaccessible hier pour certaines. À l’invitation du DUT carrière sociale, six femmes de cette fraternité du Doubs de la Mission Populaire ont eu la chance de rencontrer la militante pour cette conférence exceptionnelle le 12 octobre. Cette Française d’origine marocaine, musulmane, s’est donnée comme mission, pour se remettre debout après la mort tragique de son fils, de parler aux jeunes et aux parents, pour promouvoir le partage, la tolérance et la laïcité. Cette conférence se tenait devant des étudiants et des étudiantes de Belfort.
Latifa Ibn Ziaten pense qu’en donnant la parole aux jeunes, qu’en les aidant à se construire avec les bons repères éducatifs, nous pouvons leur éviter de tomber dans le piège de la radicalisation, de l’intégrisme et du terrorisme.
Le choc fut violent lorsque allant à la rencontre des jeunes du quartier où son fils fut tué, elle a découvert que certains considéraient Mehra comme un martyre et non comme un assassin. La nécessité de témoigner du parcours de sa famille devint alors pour elle une évidence. Elle avait besoin de partager sa vie de femme immigrée, de mère qui travaille la semaine à la cantine scolaire et le week-end à faire du repassage, pour payer des cours particulier de ses enfants, afin de leur donner le plus possible de bagages pour réussir leur vie, dans ce pays, leur pays : la France.
Lors de cette conférence, elle a pu témoigner de comment ce pays était devenu le sien. Ce, grâce aux possibilités de la laïcité, de la liberté et de la démocratie. Des possibilités données aussi à ceux et celles qui le veulent, pour trouver leur place dans la société selon elle.
Elle revendique l’éducation comme LA priorité, pour qu’aucun enfant ne […]