Un rapport de l’Insee (2023) détaille la réalité de la répartition des genres dans les professions : 19,7 % des femmes sont cadres contre 25,1 % des hommes, 22,7 % des deux sexes occupent des professions intermédiaires (enseignement, médical, social), tandis que 38,8 % des femmes sont employées contre seulement 12,1 % des hommes. Ces chiffres révèlent toujours une disproportion négative de femmes dans les postes de pouvoir et de management.
J’ai vingt-sept ans et je travaille dans une start-up tech. En 2020, nous étions vingt et un salariés, dont seulement trois femmes, toutes au niveau le plus bas de la hiérarchie. Aujourd’hui, l’entreprise a grossi et 25 % des employés sont des femmes, un progrès. Pourtant, sur les neuf personnes au leadership, seule la directrice des ressources humaines est une femme. Ce constat, je le retrouve à l’échelle nationale : les femmes sont recrutées mais peinent à progresser vers les postes décisionnaires.
Trois freins à l’égalité professionnelle
Plusieurs raisons expliquent ce décalage. D’abord, les stéréotypes de genre et biais inconscients freinent l’ascension des femmes. Le leadership reste associé à des qualités masculines, tandis que les femmes sont encouragées vers des rôles de care où la stratégie et la finance sont secondaires. Ensuite, l’inégalité de la charge mentale pèse: l’Insee indique que 72% des tâches domestiques en France sont assurées par les femmes, lesquelles sont fatalement moins disponibles pour leur carrière. Enfin, le manque de modèles féminins et le plafond de verre perpétuent un imaginaire du succès excluant les femmes. Ce ne sont que trois explications parmi tant d’autres, mais elles façonnent consciemment et inconsciemment notre perception du pouvoir.
Un déficit de modèles féminins
Dans mon cas, je n’ai ni responsabilités familiales, ni frein de personnalité à me projeter dans des postes de leadership. Pourtant, le manque de modèles féminins reste mon plus grand obstacle. Il est épuisant d’inventer un avenir sans repères autour de soi. Créer des espaces répertoriant des expériences susceptibles de nous inspirer devient une charge supplémentaire, un effort conscient que les hommes n’ont pas à fournir. Sans figures féminines visibles, il est difficile de croire que l’on pourra accomplir ce que les hommes ont toujours accompli, alors que nous en sommes parfaitement capables.
Des équipes paritaires plus performantes
Les études prouvent que la diversité n’est pas une concession sociale, mais un levier de performance. Selon un rapport McKinsey (2020), les équipes paritaires sont en moyenne 25 % plus performantes financièrement. La diversité favorise l’innovation, l’émergence de nouvelles idées et une meilleure ambiance de travail. Dans mon expérience, une équipe mixte permet des échanges plus riches, réduit la toxicité et fidélise les talents. La parité n’est ni un luxe ni une faveur, mais un impératif économique et social. Il est temps d’en faire une priorité.