C’est une attaque contre des civils sans précédent en Israël. L’offensive menée par le mouvement palestinien islamiste du Hamas a fait près de 700 morts sur le territoire selon les derniers chiffres du gouvernement israélien, et une centaine d’otages civils et militaires sont actuellement aux mains des terroristes. L’ampleur de l’attaque – des milliers de roquettes et des incursions meurtrières dans plusieurs zones du pays – dépasse largement les précédentes opérations menées par le Hamas depuis 2007, et sa prise de pouvoir à Gaza.

En fin d’après-midi, dimanche 8 octobre, l’armée israélienne Tsahal annonçait que des combats se poursuivaient dans vingt-deux endroits différents, dans le sud du territoire. Le conflit n’est plus qualifié de « basse intensité », comme il est généralement dit des violences israélo-palestiniennes.

Une opération brutale mais préparée

Le Monde explique que le Hamas a porté la guerre à un niveau inédit depuis la création de l’État hébreu en 1948. Les incursions du mouvement avaient jusqu’à présent été très limitées et rapides. Cette fois, l’opération a nécessité des dizaines de participants, avec une artillerie semblable à celle du Hezbollah libanais.

La BBC décrit une opération très audacieuse, qui consiste à lancer des centaines de missiles avant d’entrer sur le territoire israélien. La frontière entre Israël et la bande de Gaza est bien recouverte d’acier et de fer, de clôtures surmontées de caméras et de radars, censés empêcher toute infiltration. Mais les militants du Hamas ont franchi la frontière à l’aide de bulldozers, en perçant des trous dans les barbelés. Ils sont aussi entrés par la mer et en parapente, comme l’attestent plusieurs vidéos.

L’échec des services de renseignement

Alors que les services de renseignement d’Israël sont décrits comme particulièrement opérants, les experts considèrent qu’ils ont commis un énorme échec en matière de sécurité. Une telle opération du Hamas nécessitait le stockage de milliers de roquettes et une grande préparation opérationnelle.

Les informateurs des services israéliens ont pourtant infiltré les groupes palestiniens, dans leurs territoires mais aussi au Liban et en Syrie, explique un journaliste de la BBC, spécialiste des questions de sécurité. Le service de renseignement interne d’Israël, le Shin Bet, coopère avec les forces de défense israélienne et le Mossad, une agence d’espionnage parmi les plus sophistiquées au Moyen-Orient.

Cet échec peut-il signer le désaveu de Benyamin Netanyahou, le chef du gouvernement israélien ? Lors de la guerre du Kippour en 1973, les services secrets avaient été incapables d’anticiper les attaques surprises de la Syrie et de l’Égypte. La Première ministre Golda Meir avait alors été contrainte de démissionner.