Après cinq jours de complications diplomatiques et administratives, l’avion, immobilisé en France pour cause d’immigration clandestine, a atterri à Bombay, dans l’ouest de l’Inde, ce mardi 26 décembre. Cet avion, de la compagnie roumaine Legend Airlines, en provenance de Dubaï, devait seulement effectuer une pause technique à l’aéroport de Vatry, dans la Marne, avant de rejoindre Managua, la capitale du Nicaragua. Mais il est immobilisé lors de son atterrissage, à la suite d’un “signalement anonyme”.

Immigration illégale

Dans le communiqué du parquet de Paris, cité par le HuffPost, certains passagers étaient “susceptibles d’être victimes de traite des êtres humains”. Cette qualification n’a finalement pas été retenue, car les 303 Indiens présents dans l’avion y seraient montés volontairement, comme l’indique une source proche du dossier. Cette dernière précise que ces passagers seraient probablement des travailleurs aux Émirats arabes unis, qui pourraient avoir planifié de se rendre en Amérique centrale pour ensuite immigrer illégalement aux États-Unis ou au Canada.

Les passagers ont alors été confinés dès leur arrivée dans le hall de l’aéroport, transformé pour l’occasion en zone d’attente pour étrangers par arrêté préfectoral. Cette procédure de maintien, limitée à quatre jours, a été annulée dimanche, la faute à des “problèmes d’exiguïté et de mauvaises conditions de vie”, selon le bâtonnier de Châlons-en-Champagne, François Procureur. La justice a ensuite levé la saisie de l’appareil dans la foulée, puis les autorités ont ensuite obtenu les autorisations nécessaires à son redécollage.

Deux personnes soupçonnées d’être des passeurs

Parmi les 27 passagers restés en France, deux d’entre eux sont soupçonnés d’être des passeurs. Après leur garde à vue, ils ont été laissés libres, avec le statut de témoin assisté à l’issue de leur interrogatoire devant un juge d’instruction parisien. Ils se sont ensuite vu délivrer des obligations de quitter le territoire français (OQTF). 25 autres personnes, dont cinq mineurs, restent aussi en France à la suite d’une demande d’asile, que l’aéroport Charles-de-Gaulle analysera. Selon RFI, les ressortissants indiens de l’avion seraient majoritairement issus des États du Gujarat et du Pendjab, deux États où l’on émigre énormément, et principalement aux États-Unis.

Le processus serait toujours le même : atterrir dans un pays proche où il est simple d’obtenir un visa, avant de franchir illégalement la frontière d’un autre pays à pied. Une méthode simple en apparence mais non sans danger en réalité. En avril dernier, quatre Indiens du Gujarat sont morts de froid en tentant de rentrer aux États-Unis par la frontière canadienne. Si l’on évoque moins l’immigration indienne dans les médias, cette dernière est pour autant en pleine augmentation aux États-Unis. RFI rapporte qu’en 2023, près de 100 000 Indiens ont été attrapé en situation illégale, contre 20 000 en 2020.