Dans une importante maison bourgeoise du xviiie siècle, léguée à l’Église réformée de France en 1968 et aujourd’hui propriété de la Fondation du protestantisme, Le Cart accueille tout au long de l’année, en pension complète, des groupes et des personnes seules. Il enracine ses activités à la croisée de plusieurs chemins, au bénéfice des personnes accueillies : le tourisme social, des activités d’éducation populaire, la responsabilité sociétale. La maison, gérée par une équipe de vingt permanents et un conseil d’administration de quinze bénévoles, possède quarante-trois chambres et peut accueillir cent cinquante personnes.
L’écologie en première ligne
Le Cart a toujours été perméable aux questions de société. Il travaille depuis longtemps avec la ville et les associations du territoire, et propose régulièrement des événements à thème. La question de l’écologie a très souvent été présente dans les conférences organisées dans ses locaux.
En 2011, une réflexion autour d’un grand projet de rénovation amène le conseil d’administration et l’équipe de salariés à réécrire le projet associatif. Ils mettent en avant la question de l’écologie, formalisent les quelques pratiques déjà existantes et, pour structurer leur travail, choisissent d’obtenir l’écolabel européen des hébergements touristiques. Pour une structure accueillant régulièrement des groupes étrangers, cette dimension européenne est importante. L’écolabel est exigeant (il n’est validé que pour quatre ans par l’AFNOR1 ) et appelé à évoluer dans le temps ; il fait écho au désir constant de progresser du Cart. De plus, dans les critères d’obtention du label, il existe une obligation de formation du personnel et de communication de la démarche auprès du public accueilli. Le Cart ne veut pas être un donneur de leçons mais agir sur le comportement des personnes hébergées, et en particulier des enfants, en montrant l’exemple.
Un bilan très positif
Voici maintenant douze ans que Le Cart est labellisé et a inscrit dans son projet associatif sa volonté de limiter l’impact de son activité sur l’environnement. Il a fallu une année pour monter le dossier en vue de l’obtention de l’écolabel et trois ans pour réaliser les travaux nécessaires. Ce fut un long parcours, pas toujours simple. Le label est un outil de management très intéressant. Il favorise la mobilisation des collaborateurs autour d’un projet qui a du sens. Il permet de prendre conscience des impacts environnementaux de notre activité et de nourrir une réflexion permanente sur le « vivre-ensemble » et le monde de demain. Un référent a été nommé pour assurer le déploiement et la compréhension de la démarche. Les équipes, très impliquées, sont devenues, au fil des ans, forces de proposition et font sans cesse évoluer les pratiques pour répondre au cahier des charges de l’écolabel. Pour rien au monde le Cart ne renoncerait à son éco-label aujourd’hui. Il est un plus pour toute l’équipe, mais aussi pour tous les groupes qui choisissent Le Cart à cause de sa démarche environnementale.
Marylène Badoux, ancienne directrice du Cart et présidente du comité Arc méditerranéen
1 Association de normalisation, elle anime et coordonne le processus d’élaboration des normes et promeut leur application.