« On n’avait pas connu de situation aussi favorable depuis l’hiver 2021« , relève Violaine Bault, hydrogéologue au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), lors d’un point presse, rapporté par Le Figaro. Dans son bulletin mensuel, le BRGM indique que les pluies abondantes des semaines passées ont eu un impact bénéfique sur le niveau des nappes d’eau souterraines.
Au 1er décembre, 78% des niveaux des nappes phréatiques sont en hausse, 15% sont stables et 7% à la baisse. “La période de recharge est bien engagée, la carte des niveaux a énormément changé” par rapport à celle du mois dernier, avec une inversion “brutale” des tendances. “Cela fait presque trois ans qu’on n’avait pas connu une situation aussi favorable”, souligne Violaine Bault.
Des précipitations très importantes
La raison de cette amélioration vient surtout d’un automne constitué de “précipitations très importantes” et « d’une séquence de 32 jours consécutifs” de pluie, comme le rappelle toujours au Figaro Virginie Schwarz, présidente-directrice générale de Météo-France. Entre la mi-octobre et la mi-novembre, la France a été arrosée par un « rail de dépressions » sur l’Atlantique qui a occasionné un cumul moyen de 237,3 mm de pluie. Le précédent record était de 187,1 mm entre le 13 janvier et le 11 février 1988. “Un épisode qu’on n’avait jamais connu, avec pour conséquence d’importantes inondations, en particulier dans les Hauts-de-France.”
Une situation contrastée
Cela dit, l’état de ces nappes phréatiques reste inégal en fonction des régions, comme le rappelle France Bleu. La situation “reste préoccupante sur les nappes inertielles du nord du couloir Rhône-Saône, du Sundgau (sud de l’Alsace), ainsi que sur les réserves côtières de la Côte d’Azur, du Languedoc et du Roussillon”, souligne Violaine Bault.
Le BRGM précise même que “cela ne garantit en rien” d’échapper à une éventuelle nouvelle sécheresse en 2024. Violaine Bault met en garde : « On est certes très satisfaits que le début de la période de recharge des nappes soit excédentaire sur une large partie du territoire mais il faudrait qu’il continue à bien pleuvoir pour garantir de bons niveaux pour l’an prochain ».
De son côté, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a salué cette information “rassurante pour les Français”, tout en mettant l’accent sur “les quelques zones critiques”. Il ajoute même : « Amélioration ne signifie pas baisse de la vigilance, il serait irresponsable que les acteurs baissent leurs efforts » de préservation de la ressource en eau.
Il est donc difficile d’anticiper l’état des réserves d’eau souterraines l’année prochaine, mais le BRGM prévient d’ores et déjà qu’il sera probablement compliqué de reconstituer les réserves du pourtour méditerranéen.