« Les chiffres de 2021 peuvent être considérés comme artificiellement bas, car la pandémie de Covid-19 a affecté à la fois la capacité de voyager et de déposer des demandes d’asile en 2021. » Julien Boucher, directeur général de l’Ofpra, a rappelé au journal « Le Monde » les raisons de la progression, à hauteur de 27 %, du nombre de demandes d’asile en 2022 sur un an. Selon les données publiées par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), la crise sanitaire a fortement impacté le nombre de requêtes déposées en France. En 2019, 132 826 demandes de protections l’ont été, presque autant qu’en 2022 avec 130 933 requêtes déposées.

Une forte protection des Afghans

Pour la cinquième année consécutive, les demandes afghanes sont les plus nombreuses. « Avec près de 18 000 demandes », rappelle le directeur de l’Ofpra au quotidien national. Depuis le retour des talibans, le taux de protection des Afghans s’est élevé à 69 %. Le Monde rappelle que ces chiffres ne tiennent pas compte des protections éventuelles accordées par la Cour nationale du droit d’asile, que peuvent saisir les requérants dont la demande initiale a été rejetée par l’Ofpra. “Aujourd’hui, nous protégeons les Afghans, car les demandeurs font valoir des craintes liées au pouvoir en place. » 38 000 d’entre eux ont été protégés par l’Ofpra en 2022.

Derrière l’Afghanistan, le Bangladesh arrive en seconde position. Les motifs de leur demande sont divers : conflits privés, fonciers, commerciaux ou familiaux. « Il est à relever que les motifs politiques et fonciers sont souvent entremêlés les uns aux autres, et que les motifs de craintes sont multiples dans une majorité de dossiers », précisait l’Ofpra dans son rapport d’activité de 2021. Le taux de protection accordé aux Bangladais s’élevait à 5,2 % en 2021.

Près de 2 000 demandes d’asile ukrainiennes


Les requêtes provenant d’Afghanistan et du Bangladesh sont suivies par la Turquie où les demandes de réfugiés turcs ont aussi augmenté. « On a une dynamique qui peut être liée à la situation économique complexe. Une partie de la demande est également liée à la situation des Kurdes, et une autre part est liée à une appartenance réelle ou supposée à la mouvance Gülen [accusée par le président turc Recep Tayyip Erdogan d’être une organisation terroriste ayant ourdi la tentative de putsch de 2016] », explique M. Boucher.

Les Ukrainiens ayant bénéficié d’une protection temporaire après l’invasion russe, les chiffres annuels de l’Ofpra ne les prennent pas en compte. Les Ukrainiens présents sur le territoire français ont, quant à eux, pu faire une demande d’asile. 1 900 ont été effectuées en 2022.