Le lycée Stanislas englué dans une nouvelle polémique ? En janvier 2024, Mediapart dévoilait un rapport de l’Inspection générale de l’Éducation nationale, daté de juillet 2023 et dénonçant des « dérives » au sein de l’établissement catholique privé. En cause, un non-respect du contrat qui lie le lycée à l’État, une homophobie décomplexée et une éducation religieuse imposée à l’ensemble des élèves, catholiques ou non.

Un an après ces révélations, une des inspectrices qui a contrôlé Stanislas en juillet 2023 évoque dans un courrier adressé à la députée socialiste Fatiha Keloua Hachi, un rapport “édulcoré par rapport aux témoignages recueillis”. La députée, membre de la commission d’enquête parlementaire sur les violences dans les établissements, a ainsi annoncé que la CMP allait prochainement auditionner les quatre inspecteurs auteurs du rapport. “Dans ce courrier, on a des éléments qui prouvent que le rapport a été plutôt édulcoré par rapport aux témoignages recueillis lors de cette inspection, et notamment autour […] du climat plutôt homophobe et raciste de l’établissement”, a confié la députée lors d’un point presse à l’Assemblée nationale, précise Le Nouvel Obs.

Un établissement sous le feux des critiques

Depuis les révélations de Mediapart en janvier 2024, l’établissement privé Stanislas a essuyé de vives critiques. La ministre de l’Éducation nationale d’alors, Amélie Oudéa-Castéra, avait notamment été critiquée pour avoir “refusé de rendre publique l’enquête administrative visant l’établissement privé catholique où sont scolarisés les enfants de la ministre”, rapportait le média d’investigation. Par ailleurs, la mairie de Paris avait suspendu provisoirement son financement annuel avant de revenir sur sa décision quelques jours plus tard, indique la source.

Les inspecteurs auditionnés en mai

D’après France info, le député Paul Vannier (LFI), l’un des deux rapporteurs de la commission, a précisé que l’audition des quatre inspecteurs aurait lieu le 21 mai. Ce même député avait, lors de l’audition de l’actuelle directrice de l’Inspection générale, relevé un manquement dans le rapport de juillet 2023. D’après lui, les procès-verbaux des entretiens entre les inspecteurs et les parents d’élèves et élèves avaient fait état d’attitudes racistes et homophobes répétées. Toutefois, ces situations n’avaient pas été inscrites dans le rapport final des inspecteurs.

Une anomalie à laquelle la directrice de l’Inspection générale n’avait pas su répondre. En revanche, elle avait précisé lors de son audition que les inspecteurs étaient indépendants et qu’elle n’était pas habilitée à modifier un rapport une fois ce dernier rendu, rapporte Le Nouvel Obs.