Le pasteur Gábor Iványi a lancé cette semaine un appel à l’aide à l’opinion publique à la fois hongroise et internationale. Le but est de faire connaitre le traitement dont son Église (et surtout les nombreuses institutions sociales qu’elle fait fonctionner) est l’objet de la part des autorités fiscales hongroises et, en attendant un très hypothétique règlement du différend avec celles-ci, de subvenir aux besoins de ces institutions qui jouent un rôle très important en Hongrie dans l’aide aux plus pauvres et aux plus fragiles.
Le 8 septembre, il avait déjà alerté :
« En dépit des négociations en cours, la direction de l’Office des Impôts et Douanes de Miskolc a pris l’initiative de prélever 384 millions de forints [environ 1 million d’euros]. (…) Ce qui fait que nous ne pouvons pas payer nos employés aujourd’hui. (…) Notre situation est encore plus préoccupante qu’auparavant, nous sommes donc à nouveau obligés de nous tourner vers les personnes qui nous soutiennent pour leur dire que nous comptons toujours sur leurs dons » (1).
Dans son appel du 12 septembre, il se fait encore plus pressant et demande aux Hongrois de contacter leurs députés et
« à toutes les personnes honnêtes et bien intentionnées» de «comprendre ce que les organes officiels de l’État hongrois sont en train de faire avec la Fraternité de l’Évangile Hongroise (MET) et ses établissements d’aide. Que chacun fasse tout ce qui est en son pouvoir pour remédier à cette situation indigne » (2).
Il précise que «mille employés travaillent dans nos services sociaux, éducatifs, de santé, d’aide aux familles et spirituels, grâce aux quels nous pouvons toucher environ 20000 personnes». Ce travail social, en particulier auprès des sans-abris et des Tziganes (3), est reconnu en Hongrie depuis longtemps et l’un des points forts de cette petite Église méthodiste qui avait dû quitter de force sous le régime communiste l’Église méthodiste traditionnelle pour garder une autonomie d’action (4).
Lié à la dissidence démocrate de cette période, le pasteur Gábor Iványi est devenu avec le changement de régime une figure politique dans les années 1990, un temps député du parti libéral (en Hongrie, libéral veut dire favorable à un système démocratique à l’occidentale) et assez vite en opposition à la tendance incarnée par Viktor Orbán (même si celui-ci, du temps où il était libéral, lui avait demandé de baptiser deux de ses enfants). Depuis le retour au pouvoir de celui-ci en 2010 et l’instauration d’un régime à sa main, la MET est dans le viseur des autorités. Dès 2012, elle perd son statut officiel d’Église qui lui permettait de bénéficier d’aides publiques et d’un pourcentage volontaire de l’impôt sur le revenu. Rétablie dans ses droits d’Église en 2018 grâce à la Cour européenne des droits de l’homme, la MET continue pourtant d’être traitée différemment des autres Églises par le pouvoir et ses services administratifs comme le démontre encore une fois la dernière initiative des services fiscaux. Nous reproduisons ci-dessous l’appel du pasteur Iványi.
Transmettre cet appel partout où c’est possible !
Dans cette situation exceptionnelle, je suis obligé de faire appel à toutes les personnes honnêtes et bien intentionnées. Merci de comprendre ce que les organes officiels de l’État hongrois sont en train de faire avec la Fraternité de l’Évangile Hongroise (MET) et ses établissements d’aide. Que chacun fasse tout ce qui est en son pouvoir pour remédier à cette situation indigne.
Si l’on peut transmettre cet appel, le faire partout où c’est possible.
Si l’on est prêt à dénoncer les atteintes aux droits et l’inhumanité, merci de le faire courageusement et ouvertement, de contacter son député au Parlement afin qu’il prenne la parole en notre faveur.
Si l’on est en mesure d’apporter son soutien, qu’il soit généreux en fonction de ses moyens.
Il suffirait que chaque personne faisant partie des 1% les plus riches de Hongrie soutienne notre travail chaque mois avec 2000 forints [5,20€] (environ le prix de 2 kilos de pain) pour que nous puissions fonctionner sans interruption.
Mille employés travaillent dans nos services sociaux, éducatifs, de santé, d’aide aux familles et spirituels, grâce à quoi nous pouvons toucher environ 20 000 personnes. C’est un travail que nous réalisons à notre charge et à la place de l’État depuis le changement de régime et même avant cela pour certaines activités importantes.
Le gouvernement actuel, en nous […]