La décision du chef de l’État de dissoudre l’Assemblée nationale participe à l’accélération de ces peurs. Elle pourrait nourrir, dans l’urgence, la tentation d’un vote qui obéisse aux passions tristes du repli, de la colère ou encore des promesses humaines de lendemains qui chantent.

« N’ayez pas peur » disait Jésus à ses disciples (2). Dans ce temps troublé, appuyée sur les paroles du Ressuscité, l’Église est appelée à démontrer par sa manière d’être, de vivre, de prier, de s’engager, qu’une autre société est possible. Une société où les divisions d’origine, de genre et de condition sociale qui fracturent l’humanité ne l’emportent pas (3).

La politique ne peut pas tout. Les protestants évangéliques le savent : ils placent leur espérance ultime en Dieu et se tiennent dans l’attente d’un Royaume de paix à venir. Mais, portés par leur foi, ils agissent selon leur espérance pour être, dans la société présente, ferments de paix, semences de vie, acteurs de réconciliation et d’hospitalité. Par le livret qui accompagne ce communiqué, les protestants évangéliques veulent participer à la réflexion commune. À distance des postures partisanes et du prêt-à-penser, ils souhaitent souligner un ensemble de valeurs issues de leur foi et qui leur semblent propices à l’édification d’une société de paix et de confiance.

Voici un essentiel de ces valeurs :

  • la participation à une humanité commune ;
  • l’exigence de solidarité impliquée envers les personnes vulnérables (pauvres, personnes âgées, personnes en situation de handicap, exilés en situation de détresse, etc.) ;
  • la valeur inaltérable et absolue de toute vie humaine, de sa conception à sa fin ;
  • le rejet de toute forme de racisme et d’antisémitisme ;
  • la recherche de justice, d’ordre et de paix tant au niveau