Le dimanche 23 octobre a été un grand jour pour Laura Ausdreau. À 57 ans, elle a été mise en place en tant que pasteure de l’Église protestante unie de France pour la paroisse de Saumur. Interrogée par Ouest-France, elle a expliqué ses motivations, ses peurs et ses ambitions en tant que première femme pasteure de Saumur. « Je veux être proche des gens », explique-t-elle au quotidien. Mais sa vie n’est pas celle d’une femme depuis toujours dans la religion : « J’ai d’abord fait des études de commerce, puis je me suis orientée dans le paramédical ».
Seule constante dans ses envies et sa personnalité : « La foi et l’envie de m’occuper des gens ». Il faudra attendre un mal de dos l’obligeant à mettre un terme à sa carrière pour qu’elle prenne le chemin du pastorat. « Je me demandais ce que j’allais faire et alors que j’étais en train de lire Paul Ricœur, je me suis dit pourquoi pas le pastorat », détaille-t-elle à nos confrères. Elle obtient une licence et un master à la Faculté protestante autonome de théologie à Genève. En juin 2022, il y a quelques mois seulement, elle obtient un master Arts et Société à l’Institut protestant de Paris.
« La foi est une croyance profonde »
« C’est un challenge exigeant que je comprends comme une écoute et un accompagnement actifs, un témoignage et un service envers Dieu et envers autrui », explique-t-elle sur le site de l’Église protestante unie de France. Elle se « réjouit de faire la connaissance de chacune et chacun ». Mais pourquoi Saumur ? « Les présidents de régions regardent les besoins dans les paroisses et il s’est trouvé que Saumur était restée sans pasteur depuis deux ans. Donc me voilà. », explique-t-elle simplement. La commune de Maine-et-Loire compte « environ 135 familles » protestantes.
Elle reste lucide quant à son rôle dans cette ville. Il s’agit ici d' »annoncer l’Évangile, mais la personnalité [de la pasteure] ne doit pas prendre le pas, justement, sur le message ». Pas de doute quant à la trajectoire qu’elle emprunte. « La foi est une croyance profonde, quelque chose du domaine de l’existentiel. C’est aussi une confiance en quelque chose qui nous dépasse, une valeur primordiale et originelle. La foi, c’est aussi la fidélité et par-dessus tout, l’amour », explique-t-elle à Ouest-France, la tête plein de projet pour Saumur.