« Quand on est une femme dans l’Église, il faut assez souvent faire le double qu’un homme », regrette Marie-Claude Ischer, actuelle présidente de l’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), en Suisse. « De plus, je suis une femme laïque : cela fait aussi pour certains une différence. »
Alors qu’elle a annoncé sa démission en décembre dernier pour raisons de santé et de gouvernance trop tendue, Marie-Claude Ischer interviendra le 1er juin prochain, à Berne, lors d’une journée de réflexion consacrée à l’épuisement des femmes, et plus particulièrement en Église.
Selon la Conférence Femmes et Genre de l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS), organisatrice de l’événement, il existerait en effet des « causes systémiques » à l’épuisement des femmes, que l’on retrouverait également dans les milieux ecclésiaux réformés, pourtant réputés progressistes. Ainsi, l’Église ferait encore partie « de ce système misogyne » et pousserait également les femmes « à bout de forces ».
Au travail et dans le foyer
Ce rendez-vous annuel s’appuiera sur les travaux et un exposé de Franziska Schutzbach. Selon cette sociologue allemande en poste à l’Université de Bâle, qui vient de publier un ouvrage sur la question, on demanderait en effet aux femmes une constante disponibilité, notamment sur le plan émotionnel. Ces dernières seraient donc victimes d’un modèle de société où les valeurs de bienveillance et de soin, peu […]